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Une opposition vegan à l'antispécisme

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lucita

lucita

Tout comme moi, vous vous êtes certainement posé la question : pourquoi les antispécistes s'opposent au véganisme en employant des mots tels que "puristes" et essaient de décourager tous ceux qui y croient en pensant qu'eux seuls détiennent la vérité? Seraient-ils vaniteux ou serait-ce pour justifier leur consommation de certains produits animaux comme le miel par exemple où la viande quand ils se font inviter pour ne pas froisser leur hôte ?

J'ai trouvé ceci qui me parait faire une bonne critique mais je ne sais pas qui l'a écrit :



"L'antiespécisme est un concept flou par rapport au concept clair de véganisme. Je ne me défini donc pas comme « antiespéciste » mais comme activiste du véganisme ou des droits animaux : c'est à dire végétalien opposé à tout élevage, à toute vivisection, etc, bref abolitionniste de l'exploitation animale. Personne ne se définit comme « antiespéciste » dans le monde anglosaxon où le mouvement végan et des droits des animaux est très développé. Il y un million d'activistes des droits animaux dans le monde pour seulement environ 20 antiespécistes francophones, 2 antiespécistes hispanophones et 2 antiespécistes germanophones. Un million qui rejette l'étiquette « antiespéciste » et 24 qui l'adoptent ! Voyons de plus près cette pénible exception française.

1-L'antiespécisme permet l'exploitation animale nonhumaine, donc est un concept nuisible à la défense animale.
Un tueur en série d'humains est-il espéciste s'ils tuent aussi des chats errants par exemple ? Il ne fait pourtant pas de discrimination dans ses victimes potentielles.
L'antiespécisme d'après sa définition c'est être contre la discrimination sur l'espèce. Mais si dans une société on expérimente sur les patients, on pratique le salariat et la peine de mort, on emprisonne des humain-e-s, on fait faire des numéros de cirques à des enfants, on pratique le viol plus ou moins officiellement voire le cannibalisme, cela justiferait-il l'exploitation des nonhumain-e-s ? Puisqu'alors la traction animale nonhumaine, tuer un félin, mettre dans les cirques des éléphants, manger de la viande ne seraient pas des discriminations puisqu'on le ferait plus ou moins ouvertement et librement avec des humain-e-s. Donc à moins d'être associé à des idées de libération des humain-e-s de leur propre méchanceté et cruauté envers d'autres humain-e-s, ou d'être associé aux droits des animaux humain-e-s, l'antispécisme, effort activiste sectoriel, permet donc l'exploitation animale nonhumaine. Dans la pratique les documents antiespécistes ne parlent ni du patriarcat ni du capitalisme ni des droits humains. De plus le travailleur exploité en salariat ne voit pas l'intérêt de libérer l'animal nonhumain exploité puisqu'il trouve normale sa propre exploitation et spoliation des ressources de la Terre. La femme qui a intériorisé la domination patriarcale ne peut croire en une libération animale.
L'« antiespécisme » confine donc des efforts activistes sectoriels à vouloir soulager quelque misère animale nonhumaine
-soit dans une humanité de plus en plus capitaliste-patriarcale et violente, donc à des efforts sans fin, et décourageants, et considérés utopistes et épuisants.
-soit à des milieux d'ultragauche ou anarchistes qui croient que l'humanité peut (re-)devenir bonne ou responsable, et se coupe ainsi du soutien du reste de la population qui n'aime pas l'ultragauche et l'anarchisme. Alors que quand je fais une campagne contre un magasin de foie de gras ou un magasin de fourrure par exemple j'aimerai qu'un grand nombre de gens vienne protester contre le magasin. Cela n'est pas utopiste ou épuisant d'abolir la fourrure d'une façon droits des animaux.

2-L'antiespécisme restera une coquille vide, puisque c'est un concept qui restera toujours flou et frustrant.
Il n'y a qu'un véganisme, mais comme pour l'antisexisme, il y a autant d'antiespécismes que d'antiespécistes, donc on peut imaginer beaucoup de discussions inutiles entre eux, et donc le risque de suivre un meneur idéologique ou quelqu'un qui a plus de moyens de communication et de temps pour étudier ces questions. Certains antiespécistes ne sont même pas opposés à toute vivisection ni à l'usage de laitages.
Cette hétérogénéité fait qu'il n'y a jamais eu et qu'il n'y aura jamais de manifestation antiespéciste. Il y a des manifestations des droits des animaux mais pas antiespécistes.

3-Il n'y a de toute façon pas vraiment d'idéologie espéciste (donc pas d'antiespécisme) mais plus un conditionnement espéciste et des logiques économiques ou politiques et une idéologie de l'indifférence.
Une version de l'antiespécisme croit qu'il y aurait une idéologie espéciste qui soutiendrait tous les actes commis contre les animaux nonhumains : élevage pour la viande, pêche, vivisection, chasse. Pour moi, cette idéologie, pas toujours consciente, chez son actrice/acteur n'est pas l'espécisme mais c'est le patriarcat-capitalisme-omnivorisme et sa violence. Sa violence se dirige aussi contre les humain-e-s surtout en période de guerre, de troubles, d'absence de forces répressives. Il y a une phobie contre des animaux nonhumains, mais aussi du respect parfois de la part des abuseurs d'animaux. Ca dépend aussi de l'individu animal, certains seront graciés, épargnés, par l'abuseur, certains seront ses compagnons ou compagnes domestiques. Pour moi un-e omnivore, un-e violent-e, ne fait pas forcémment de discrimination, n'a pas forcément d'idéologie espéciste, c'est un-e omnivore point. Il pourra blesser, tuer, exploiter un nonhumain ou un humain, si l'occasion se présente et parfois sans trop réfléchir, si les conséquences sont positives pour lui ou elle.
L'omnivore n'a pas « la volonté de ne pas prendre en compte ou de moins prendre en compte les intérêts des animaux nonhumains pour son bénéfice », il ne les prends pas en compte.
L'omnivore n'a pas besoin de « prétexter des différences réelles ou imaginaires mais toujours dépourvues de lien logique avec ce qu'elles sont censées justifier », il n'en a rien à faire.
Il y a d'ailleurs peu d'antiespécistes qui utilisent le mot « espéciste » pour dénoncer ou confronter les agissements d'abuseurs d'animaux nonhumains. De même que « raciste » ou « sexiste » ne sont pas utilisés comme insultes.

4-L'antiespécisme est indécent par rapport aux victimes.
Une manifestation devant un magasin de fourrure est-ce que c'est une manifestation contre l'espécisme, contre la discrimination subies par les victimes de l'industrie de la fourrue ? Pour moi ce serait insulter ces victimes que de dire qu'elles sont victimes d'une discrimination de la part des fourreurs.
De même que en 1943, et ayant été allemand, je n'aurai pas été devant Tréblinka avec un panneau disant « Assez du racisme envers les russes », « Arrêtez de tuer les détenu-e-s russes, vous faites une discrimination là, c'est pas bien », sous entendu c'est correct de tuer des humain-e-s mais pas quand il y a cette discrimination de faite. Qu'est-ce que la discrimination dans un monde basé sur la violence ?
Nous sommes tou-te-s dans l'énorme prison mondialisée du capitalisme-patriarcat-omnivorisme, nous sommes tous pris dans la spirale de la violence.
Dans une relation violente qui tournerait mal entre un chien et une femme qui viveraient ensemble, qui pourrait qualifier l'un ou l'autre d'espéciste ? Qui serait assez bien placé pour se permettre de juger leur relation et de déterminer le niveau de discrimination espéciste commis de la part de l'un ou de l'autre ? Personne.

5-Le mot antiespécisme rappelle trop la discrimination courante et fait oublier la discrimination dramatique comme les abattoirs.
On a l'impression que l'antiespécisme se limite à de la lutte antidiscrimination courante (on pense alors aux discriminations en terme d'accès au logement, nourriture, territoire, soin, travail, éducation) hors d'un contexte de grande extermination irréversible tragique.

6-Le mot antiespécisme rappelle trop la discrimination et fait passer au second plan l'acte immoral.
Tu manges de la chair porcine ou humaine non-consentante mise à mort pour ta cuisine, tu fais aussi plus qu'une discrimination tu fais une boucherie, un massacre, tu prives un être de sa vie. Que ça soit un porcin captif sans défense ajoute un caractère aggravant et discriminatoire pour nous, que ça soit un humain non-consentant ajoute aussi un caractère aggravant. La discrimination serait simplement une circonstance aggravante comme pour les meurtres homophobes ? Le caractère homophobe est un caractère aggravant du meurtre qui alourdit juste un peu la punition infligée.
Donc ce qui est choquant est surtout de tuer pour des raisons futiles un animal innocent, humain ou porcin. Le caractère espéciste anti-porcin de la tuerie serait donc secondaire par rapport à l'acte de tuer un animal pour des raisons futiles. Pourquoi pas alors parler de meurtre aggravé et non de simple discrimination sur l'espèce ?
De même pour la vivisection, ce qui choquant est de vivisecter, un être sentient, humain ou nonhumain, qu'à à voir l'antiespécisme ou l'opposition à une discrimination là dedans, dans la méchanceté ou l'immoralité du vivisecteur ? Le vivisecteur japonais n'était pas espéciste en vivisectant un prisonnier de guerre états-unien puisqu'il était de son espèce. Mais il se peut que ce soit son nonhumainphobie, son espécisme qu'il l'ai rendu vivisecteur ? Ou la violence de la société ?
De même pourchasser avec une arme à feu et des chiens un être sentient innocent en fuite, humain ou nonhumain est immoral, discrimination ou pas.
Le véganisme, la non-nuisance, exclue tous ces actes.

7-Même si l'on devait la porter, l'antiespécisme est une étiquette lourde à porter en francophonie car déjà largement prise par une petite mouvance antiespéciste-réformiste qui lui donne une image négative et modérée en ce qui concerne l'exploitation animale et qui a été reprise par la police française.
En effet, malheureusement pour tou-te-s les antiespécistes, une partie du public francophone pense que l'antiespécisme c'est la zoophilie (sexuelle) depuis que Peter Singer (antiespéciste-réformiste de l'exploitation animale, auteur du livre « la libération animale » et qui a figuré sur une liste des Verts en Australie) en a fait la défense, ou bien la mise à mort des enfants sévèrement diminués dans leurs capacités dès leur plus jeune age. Les activistes handicapé-e-s des droits des animaux ne supportent pas Peter Singer. Peter Singer est inconnu de la plupart des activistes des animaux du Royaume-Uni.
Mais grosse déception, trahison et malaise pour les végans ayant continué à collaborer avec cette mouvance antiespéciste-réformiste : Peter Singer a soutenu publiquement la vivisection de 100 singes du vivisecteur Tipu Aziz en novembre 2006 à la télé britannique. Voir le débat en anglais de Peter Singer avec ce vivisecteur vers la fin du documentaire sur www.youtube.com « Monkeys Rats and Me Part 2» et l'article d'Arkangel sur cette histoire, revue britannique de libération animale, qui est en ligne en français sur le site d'international-campaigns.org.
Donc l'antiespécisme version Singer serait juste une volonté d'aller dans le sens d'une disparition partielle de l'exploitation animale ? Il ne l'a jamais exclu dans ses livres. Il est intéressant de noter aussi que Peter Singer et ses partisan-e-s tout en se proclamant pour une certaine « libération animale » ont critiqué et attaqué le véganisme par exemple comme étant extrémiste ou un désir exagéré de pureté. On ne peut faire d'attaque plus efficace contre le véganisme. Remarquons aussi que Peter Singer méprise ou ignore l'anarchisme dans ses livres.
Alors nous, les végans, sommes-nous trop extrémistes en choisissant uniquement le rayon fruits et légumes ou sont-elles et ils trop modéré-e-s ? Qui sauvera le plus d'animaux ? Sommes-nous même complémentaires ou antagonistes ?
La question pratique que pose le végan Gary Francione est peut-on collaborer dans nos luttes, sans nuire à la portée de notre message, avec des réformistes, des modéré-e-s : avec des partisan-e-s du bien-être animal ? Gary répond non.
Gary est cohérent dans ce non : si on dit d'accord pour un peu de laitage, et puis aussi un peu de viande bio, etc il n'y a plus de limite aux concessions faites à l'objectif. C'est comme avec la libération des humain-e-s, si on dit d'accord pour une exploitation humaine moins spectaculairement cruelle, du genre le salariat, on torpille l'objectif d'une libération totale des humains de la misère.
Pour préserver mon message végan et abolitioniste de la vivisection, j'ai donc choisi depuis des années de ne plus faire des choses en commun avec les Vert-e-s ni avec tou-te-s celles et ceux qui diffusent encore les écrits antiespécistes-réformistes de Peter Singer comme par exemple l'association Peta. Je ne collabore plus également avec ceux et celles qui utilisent des arguments basés sur la vivisection comme les Amis de la Terre ou les Cahiers Antispécistes.
Et comme le concept d'antiespécisme est multiple et atténué dans ce pays, qu'il peut engendrer toutes les dérives, et pour les autres raisons exposées dans ce texte, j'ai choisi de m'abstenir d'utiliser ce concept et même d'utiliser aussi le plus rarement possible le mot « espécisme ». Evidemment dans ce texte que vous lisez je suis obligé de l'utiliser mais c'est mon dernier texte sur ce sujet. Le mot « antiespécisme » n'aura jamais un sens radicalement abolitionniste de l'exploitation animale. Pourtant je reste persuadé qu'on ne peut pas se dire antiespéciste si l'on approuve certaines vivisections de nonhumain-e-s même en s'opposant aux autres 99% des vivisections. Ce qui diminue encore le total de 24 antiespécistes à peut-être 20 ou moins vrais antiespécistes. Par contre les services de l'Etat français, la DNAT, les Renseignements Généraux (DCRI) qui sont chargés de créer, de faire vivre et de contrôler une contre-culture version approuvée par l'Etat, et Luc Ferry (UMP) et Paul Ariès (chrétien pour la décroissance) utilisent volontiers le mot « antiespéciste » alors qu'il désignerait seulement moins de 1% des activistes de la défense animale dans leur pays. L'Etat français, lui, a donc bien perçu la faiblesse de ce concept et son utilité pour contrer et mal désigner le mouvement des droits des animaux.

8-L'antiespécisme est ambitieux et très confrontationnel, est-il réservé à une élite martyr ? Il n'y a aucun vrai antiespéciste.
Etre anti c'est faire des actions contre, c'est adopter une politique contre. Etre contre c'est choisir en commun des moyens d'agir contre.
Par exemple prendre d'assaut un abattoir comme des antiesclavagistes l'ont fait avec un dépôt d'armement avec des esclaves, chose qu'aucun-e antiespéciste n'a fait jusqu'à présent.
Il est très ambitieux et courageux de vraiment s'opposer tout le temps à la discrimination sur l'espèce et donc au massacre des nonhumain-e-s. C'est se faire emprisonner, agresser et exclure de plein de groupes, du monde du travail etc. Qui donc est complètement et réellement antiespéciste alors ? Personne. Nous sommes tou-te-s dans des concensus avec les abuseurs d'animaux, les mangeurs de viande, qui peuvent être nos parents, nos collègues de travail, nos artisans, etc.
Alors qu'on peut être un-e activiste des droits animaux ou un végan qui se tait parfois devant de l'exploitation nonhumaine par raison tactique, pour se préserver et faire des efforts plus efficacement plus tard pour défendre d'autres droits animaux, qui nous tiennent plus à coeur par exemple.

9-L'espécisme est un concept compréhensible, mais l'antiespécisme est plus flou et compliqué par rapport au véganisme et à l'activisme droits des animaux. Est-il réservé à un élite intellectuelle ?

Qu'est ce qu'un comportement non espéciste dans cette société pleine d'injustice ? Où dessine-t-on la limite ? Quelles compromissions ou tolérances ? Peut-on se dire antiespéciste et être parfois espéciste ? Qui est vraiment antiespéciste ? Faut-il empêcher quelqu'un qui sort de la viande ou en commande, qui porte des chaussures en peau ou un manteau de fourrure ? Quelles actions peuvent être qualifiées d'antiespécistes ? Personne n'a de réponse.
Et même si il y avait des lois contre l'espécisme elles ne seraient pas respectées comme celles contre le racisme ou le sexisme. La révolution végan viendra d'abord du peuple pas des député-e-s, les député-e-s suivront comme d'habitude. Un côté positif du mot « antiespécisme » pourrait être que ça pousse à en faire de longues études, mais au lieu d'être dans la rue ou devant des établissements d'exploitation animale à se bouger pour des choses simples comme le véganisme, l'abolition de la vivisection, du foie gras, de la fourrure etc. Au Royaume-Uni il n'est nul besoin de dépenser pour acheter des livres ou de lire quoi que ce soit pour être végan ou défendre les droits des animaux. Avec le mot « antiespécisme » on a l'impression qu'on ne maitrisera jamais le sujet et que l'on ne peut donc pas se dire antiespéciste et ouvrir sa gueule. Contrairement au mouvement des droits des animaux qui inclue un million d'activistes de toutes les classes sociales et de toutes les origines ethniques, l'antiespécisme n'a jamais réussi à devenir populaire, il est resté un sujet de discussion inépuisable d'une poignée d'universitaires.

10-L'antiespécisme est une définition négative.
Les droits des animaux, la personnalité des animaux nonhumain-e-s sont des expressions positives.

11-L'antiespécisme exclue les misanthropes (et ce pourrait être le seul côté positif de ce concept).

L'antiespécisme s'oppose à la discrimination envers les humain-e-s (une espèce animale comme une autre) et donc ne s'applique pas aux misanthropes et à celles et ceux qui souhaitent une disparition plus rapide de l'humanité.

12-L'antiespécisme inclue le problème des espèces végétales.
Avec les droits des animaux au moins on se limite aux animaux.
Etre contre la discrimination sur l'espèce n'ouvre-t-il pas la porte aux droits des plantes et au fruitarisme ? Or c'est un sujet vite réglé pour les antiespécistes. Et si ils et elles veulent ne parler que de condition des nonhumain-e-s il leur faudrait donc utiliser un autre mot de classification limité au règne animal : l'animal-nonhumainisme (discrimination sur le caractère nonhumain d'un animal) ou l'animalnonhumainphobie ou la nonhumainphobie ?
Au sujet de l'espècisme envers les plantes. Voir des plants de carottes et d'oignons domestiqués, déterrés et agonisants, des céléris et des salades coupés sur les étals participe peut-être à encourager l'agression contre la nature, à banaliser les étals de chair de nonhumain-e-s car ça banalise l'asservissement, la mise à mort et la réification du vivant, même s'il n'est pas sentient et n'a pas eu de douleur. Le plant nait, grandit, respire, se nourrit, bouge lentement, se reproduit, communique peut-être, et meurt. Il a peut-être quelques droits aussi, par exemple celui de ne pas être pollué ou d'avoir pour partenaires sexuels des plants OGM ? Mais peut-être pas le droit de ne pas être mis à mort, à moins d'être le dernier individu de son espèce ? Pourquoi personne n'aime casser des branches d'un bel arbre pour rien ?

13-L'antiespécisme met l'accent sur la différence d'espèce et nous divise donc entre animaux.
Alors que nous sommes tous des animaux.

14-Faut-il nécessairement refuser la hiérarchisation des espèces pour gagner les droits animaux ?
Cela peut rebuter des gens de venir faire des efforts pour les droits d'animaux dont ils ne se sentent pas forcément les égaux, si on le fait dans le cadre de l'antiespécisme.

15-Faut-il nécessairement parler d'égalité entre les animaux pour gagner les droits animaux ?
Le côté négatif du mot « égalité » c'est l'uniformisation. Ce mot peut rebuter des gens.
De plus il n'y aura jamais d'égalité entre un tigre mangeur d'homme qui défend les forêts en Inde et les indiens qui s'y font manger. Ni entre un requin et son surfeur croqué.

En conclusion : le véganisme mène une reflexion sans aucune contradiction ni charlatanisme, car fondé sur la remise en question totale de l'exploitation du vivant dans sa globalité, chose que l'antiespécisme refuse d'aborder, et dont la logique réformiste menera forcément un jour ou l'autre à la création de nouvelles formes de discriminations et de classification du vivant, tout comme le fit d'ailleurs le fascisme qui en créant de nouvelles catégories de "sur êtres" et de "sous êtres" perpetua et justifia ainsi le travail forcé,
la vivisection et le massacre de millions d'individus humains et non humains mais selon de nouveaux critères non plus seulement anthropocentristes mais physiques, raciaux, comportementaux et socio-culturels. Les nazis classifièrent aussi certains animaux non humains en race supérieure et inférieure.

Ainsi l'antiespécisme ne résiste pas à sa propre contradiction qui tout en souhaitant l'abolition des discriminations entre les espèces sans vouloir remettre en question les structures d'exploitation du vivant,
nous ménera tout droit à une égalité des èspèces dans l'esclavage et la souffrance, avec pour les plus malchanceux de nouveaux critères d'infériorité et pour les plus chanceux de nouveaux critères de supériorité, car par définition tout système d'exploitation ne peut se passer d'exploités et d'exploiteurs, tout comme le maintien de la richesse des uns ne peut se passer du maintien des autres dans la misère, donc finalement l'antiespécisme nous fait tourner en rond sans réel changement concernant les droits du vivant dans sa globalité.

L'antiespécisme rejoint ainsi les fameux humanistes et leurs droits de l'homme, qui en leurs temps souhaitaient l'abolition de l'esclavage des populations colonisées pour mieux pouvoir mettre en place l'égalité de tous dans une nouvelle forme d'esclavage que l'ont nomme aujourd'hui le salariat ! On pourrait donc dire aujourd'hui que les antiespécistes sont pour l'égalité des animaux humains et non humains ayant le statut de marchandise, antiespécisme ou nouvelle forme d'humanisme dont le but serait d'adapter les consciences à une nouvelle forme d'esclavage ou seuls les individus génétiquements modifiés et marqués et tracés par des implants sous-cutanés seront considérés comme égaux, mais ou les autres plus sauvages auront à subir les pires sévices de par leurs refus d'être des marchandises égales..."


Remarque personnelle: les 2 associations espagnoles que je connais ne sont pas antispécistes car elles trouvent ce mot non productif et négatif. Elles préfèrent dire qu'elles mènent une lutte contre le spécisme en faisant la promotion du véganisme comme seul moyen d'y arriver. Leur message est clair "Fais-toi Vegan".

Speranza21

Speranza21

Alors là, j'apprends quelque chose ! Je ne savais pas qu'on pouvait être antispéciste et critiquer le véganisme... On frôle le contre-sens ! J'aimerais bien un jour croiser une personne concernée pour qu'elle argumente un peu son point de vue... si toutefois elle y arrive ! Smile

XLouvaX

XLouvaX

Sur les cahiers antispéciste il y a plusieurs articles contre le véganisme dont un qui dit que ça ne sert à rien... Shocked Surprised

http://www.lestasso.fr

twizzle



lucita a écrit:Tout comme moi, vous vous êtes certainement posé la question : pourquoi les antispécistes s'opposent au véganisme en employant des mots tels que "puristes" et essaient de décourager tous ceux qui y croient en pensant qu'eux seuls détiennent la vérité? Seraient-ils vaniteux ou serait-ce pour justifier leur consommation de certains produits animaux comme le miel par exemple où la viande quand ils se font inviter pour ne pas froisser leur hôte ?

J'ai trouvé ceci qui me parait faire une bonne critique mais je ne sais pas qui l'a écrit :

L'auteur de ce texte est Yann-Fanch Leménicier, qui à une époque ne dédaignait pas écrire dans les Cahiers antispécistes. Je ne sais pas pourquoi depuis quelque temps il a décidé de se mettre à déverser de la boue sur l'antispécisme.

En tout cas, je trouve son texte hargnieux et plein de contresens, d'affirmations gratuites et/ou délirantes.

L'affirmation selon laquelle les antispécistes critiqueraient le véganisme pour justifier leur consommation de viande est un procès d'intention qui ne repose sur rien. Personnellement, je suis antispéciste et ça fait 23 ans que je n'ai pas mangé de viande.

Je critique effectivement le purisme, entendu comme attitude qui accorde plus d'importance au dernier milligramme de produits animaux dans sa consommation personnelle qu'au fait de changer le monde et d'abolir l'exploitation animale. Exemple d'article des Cahiers antispécistes sur ce sujet: Françoise Blanchon, «Au sujet de la “pureté”». Je m'intéresse à ce que les animaux cessent d'être opprimés et tués, pas à ce que mon corps demeure pur et vierge.

À part ça, il est ridicule de dire que les antispécistes s'opposent au véganisme. Ils sont où les articles contre le véganisme dont parle XLouvaX?

David

lucita

lucita

Bonjour twizzle,

Sur ce forum, les nouveaux inscrits on a l'habitude de se présenter. Poster votre post de présentation dans la rubrique appropriée.

Merci de nous donner le nom de l'auteur de ce texte : Yann-Franch Leménicier que je trouve décidément très courageux.

La réponse que vous donnez à mon interrogation illustre tout à fait l'état d'esprit des "antispécistes utilitaristes" français. Vous ne supportez aucune critique parce que vous croyez détenir la vérité absolue. VANITÉ.
Vous dite que Leménicier déverse de la boue sur l'antispécisme mais relisez-vous et vous constaterez que l'hargneux, l'incohérent et celui qui insulte c'est vous. Pourquoi éprouvez-vous autant de haine vis-à-vis de personnes qui ne justifient aucune exploitation animale dans leur vie en se renseignant sur ce qu'ils consomment afin d'éviter la souffrance des animaux. Les végans sont des personnes responsables qui ont une conscience et qui refusent par leur mode de vie toute exploitation animale. Le plus souvent ils militent comme nous dans notre association. Regardez tous les sites qui se créent chaque jours sur le net.

Apparemment, vous en tant qu'antispéciste utilitariste ça ne vous gêne pas de consommer des animaux si c'est en milligramme. Voilà en quoi nous différons. Pour vous cet l'animal c'est une quantité, par contre pour moi en tant que végane c'est un être vivant avec toute sa sensibilité et son droit à la vie et c'est pour ça que ce milligramme est intolérable par respect pour cet être vivant.
Votre Françoise Blanchon dit : Je n'ai pas les mains propres ; mais je pense aussi que tous les animaux qui meurent chaque jour dans les abattoirs se fichent bien de savoir si j'ai les mains propres."
Je trouve que c'est très grave car pour l'animal qui est dans ce qu'elle consomme ça fait toute la différence. (Elle a le choix entre deux beurres un qui est 100%végétal et l'autre qui contient de l'animal et elle choisit celui qui contient de la souffrance ????) Selon elle ça veut dire que de toute façon une fois l'animal mort on s'en fout, ça changera rien. Elle pourrait dire ça tout aussi bien pour la viande. Puisque l'animal est de toute façon mort, profitons-en. Tout ça par flemme, où par convenance personnelle, ou je ne sais quoi, je ne comprends décidément pas. La loi du marché dit autre chose : pas demande pas d'offre. Acheter du lait fait baisser le prix de la viande.
Par contre en tant que végane je me renseigne toujours sur un produit avant de l'acheter et je préfère ne pas acheter si je ne sais pas. Je fais la même chose pour tous les produits venant de multinationales qui exploitent les populations comme Nestlé et d'autres (je ne consomme plus d'eau en bouteille, ni de Coca Cola, ou l'oréal etc...). Par respect pour les êtres qui souffrent, nous les végans nous faisons des choix tous les jours et si nous voulons faire changer le monde nous devons être en accord avec nous même et respecter nos convictions et montrer que c'est possible dans tous nos gestes quotidiens. La société ne changera que si les individus changent. Nous avons une conscience c'est ce qui fait la différence et faisons passer les animaux avant tout.

Heureusement que VOUS les antispécistes utilitaristes vous vous présentez comme les sauveurs du monde. Si tout le monde fait comme vous il est certain que rien ne changera puisque vous vous justifiez de consommer, d'utiliser des animaux si c'est en milligramme. Vous avez autre chose à faire que de lire les étiquettes et de changer votre mode de vie, c'est trop d'effort. C'est trop puriste. Coca Cola vole l'eau des pauvres mais bon les autres multinationales aussi, alors continuons de boire Coca.

Si j'ai bien compris si vous mangez de la souffrance animale en toute petite quantité cela ne vous touche pas puisque de toute façon partout où on se tourne on ne peut pas l'éviter : par exemple si vous aviez été dans l'Allemagne Nazi vous auriez accepté de vous laver avec un savon contenant des matières mortes de juifs ou vous auriez préféré fermer les yeux sur sa composition, vous auriez également accepté un livre fait avec de la peau de juif car vous auriez volontairement omis de vous interroger sur la provenance du cuir, peut-être même auriez-vous acceptez d'en mangez un petit peu en pensant que les juifs qui mourraient dans les camps s'en fichaient pas mal.
Vous auriez été intéressés à ce que ces juifs cessent d'être opprimés et tués mais cela ne vous aurait pas dérangé d'en consommer ou d'en utiliser un peu. C'est bien ça ? Personnellement pour moi, que ça soi de l'animal où de l'humain j'éprouverais le même sentiment. Je choisirais plutôt le jeûne que la consommation d'un être vivant quel qu'il soit, question de conscience. Si avoir une conscience c'est être puristes alors je le suis. C'est une question d'intégrité morale.
Si tout le monde vient à penser comme vous au lieu d'abolir l'exploitation des animaux on va revenir en arrière et accepter toutes les exploitations et surtout l'esclavage puisque de toute façon on ne peut rien faire. J'appelle cela de la passivité morbide.
Comment faire la moral au bourreau alors que vous êtes complice de la mise à mort et de la souffrance de cet être qui a droit à la vie. Ethiquement on ne peut pas vivre avec ça et se regarder dans une glace tous les matins. Pour des antispécistes vous vous permettez d'avoir des comportements spécistes de temps en temps et de façon tout à fait consciente et volontaire.

Non, les végans ne s'intéressent pas à ce que leur corps demeure pure ou vierge. Ils veulent éviter d'être complice et appliquer l'antispécisme dans leur vie de tous les jours afin que cette philosophie de vie ne demeure pas une notion abstraite et inappliquée.
Demander à n'importe qui aujourd'hui s'il serait capable de manger des frites ayant baignées dans de la graisse humaine provenant d'un humain mort par exemple: la réponse est non. Pourquoi ? parce que cette idée est inconcevable à ce jour. Si nous suivons votre façon de penser nous risquons de d'encourager les gens en leur disant comme Françoise Blanchon que cela ne fait aucune différence pour les victimes.

Cette charmante femme qui tente par tous les moyens de décourager les bonnes volontés qui changent de comportement pour sauver les animaux dit également ceci "Un autre problème est celui des médicaments. Malheureusement, je crois peu à l'efficacité de la plupart des médecines « alternatives », réputées moins testées sur animaux, et en particulier à celle de l'homéopathie" Cette dame doit être une éminente scientifique pour tenir de tels propos car elle encourage vivement les gens à accepter l'expérimentation animale parce que ça permettrait de sauver sa carcasse. Où est la lutte contre le spécisme pour sauver les animaux la-dedans. D'éminents scientifiques s'opposent aux cruautés dans les laboratoires et font évoluer les méthodes alternatives n'utilisant pas les animaux. Les antispécistes eux pour lutter contre le spécisme justifient que des animaux soient expérimentés alors qu'il y a des alternatives. Incroyable !!!
Comme vous êtes antispécistes cela signifie que vous êtes également pour les tests sur des humains non volontaires (puisqu'il s'agit d'animaux non volontaires dans les labos) alors, comme les nazis. S'il faut tuer pour sauver des vies n'hésitons pas, c'est beau l'utilitarisme.

Qu'est-ce l'utilitarisme SOURCE
:
L'utilitarisme est un système de morale et d'éthique qui, faute de pouvoir définir objectivement ce que sont le Bien et le Mal, se propose d'en faire abstraction en établissant "l'utile" comme principe premier de l'action. Il considère que ce qui est utile est bon et que l'"utilité" peut être déterminée de manière rationnelle. L'utilitarisme est fondé sur le seul critère de l'optimisation du "plus grand bonheur possible pour le plus grand nombre de personnes", postulant que le bien-être de tous est un bien pour l'ensemble des hommes. Il rejette le devoir comme notion première et mesure la qualité morale d'une action aux conséquences que l'on peut en attendre.

Principales critiques faites à l'utilitarisme : la subjectivité de la notion de bonheur; l'absence de règles absolues (viol, meurtre, sacrifice...), la difficulté pratique de calculer, mesurer, comparer l'utilité; la non prise en compte de l'intérêt des minorités; la "quantification", la "marchandisation" de la vie en la ramenant à une dimension bassement matérielle ou économique.
Cela fait 23 ans que vous ne manger plus de viande, c'est aléatoire puisque vous dites que vous vous permettez des petites quantités de viande. C'est comme un fumeur qui dit avoir arrêté de fumer depuis 23 ans et qui fume de temps en temps : c'est plus un non-fumeur.

Peter Singer, viande heureuse et végans fanatiques

Nous n'avons rien contre les gens qui luttent contre le spécisme, nous le faisons également mais pas en trouvant des prétextes pour consommer nos amis même en quantité infinidécimale. Nos amis sont homovegetus et defensanimal et bien d'autres : ils sont contre le spécisme, donc comme nous vegans et de surcroit actifs et non-violents. A cause de personne comme vous on doit faire attention lorqu'on aborde le spécisme et l'antispécisme pour ne pas être catalogué pro Singer que nous ne reconnaissons nullement.

RAPPEL : Vous êtes sur le forum de LEST qui est une association abolitionniste qui lutte contre toute forme d'exploitation. Nous ne sommes pas utilitaristes. Nous ne faisons aucun compromis car la mort ne se réglemente pas elle s'abolit. Nous promouvons le véganisme comme seul moyen de lutter contre le spécisme.
Nous agissons dans nos actes, tous les jours pour sauver des animaux (même s'il ne s'agit que d'un milligramme) et nous tenons régulièrement des stands dans la rue pour sensibiliser le public à changer de comportement



Dernière édition par lucita le Lun 15 Fév - 20:31, édité 2 fois

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Abolition de l’exploitation animale : le voyage ne commencera pas tant que vous marcherons à reculons


Auteur : Gary L. Francione - Traductrice : Carine Dos Santos. Article trouvé sur le site de veganimal

Dans The longest journey begins with a single step : Promoting animal rights by promoting reform (Le plus grand voyage commence par un simple pas : promouvoir les droits des animaux en encourageant la réforme), Peter Singer et Bruce Friedrich, co-directeur de PETA, déclarent qu’une " drôle " de controverse s’est développée au cours " des dernières années " afin de savoir si les défenseurs des animaux devaient suivre la voie de la protection animale comme un moyen d’obtenir des droits pour les animaux. Cette controverse n’est ni " drôle " ni " récente ". Elle n’est pas " drôle " parce qu’il existe une incohérence entre la réglementation de l’exploitation animale et son abolition. La controverse n’est pas " récente " en ce sens que la tension entre les droits et la protection a toujours été constante dans le mouvement de défense des animaux au cours des quinze dernières années. Ce qui est par contre " récent ", c’est l’émergence d’un mouvement mondial basique défiant l’hégémonie des organisations de protection animale bien établies à la tête du mouvement et qui tente de formuler une alternative, un paradigme abolitionniste. Il est par conséquent peu surprenant que Singer, principal théoricien de l’idéologie welfariste [1] et PETA, qui met en place cette idéologie et soutient que toute discussion est " source de conflit " et menace " l’unité " du mouvement, se fassent du souci.

Il existe au moins 5 raisons pour un abolitionniste de rejeter l’approche welfariste exprimée dans l’essai de Friedrich et Singer.

1. Le bien-être animal : rendre l’exploitation plus efficace

Singer et Friedrich déclarent que les réformes de la protection reconnaîtront que les non-humains ont des " droits " et " intérêts ", qu’elles éloigneront de façon significative les animaux du statut de bien ou denrée n’ayant qu’une valeur extrinsèque ou conditionnelle. Ils se trompent. Les réformes qu’ils soutiennent n’ont rien à voir avec le fait de reconnaître que les animaux possèdent des intérêts moraux significatifs qui doivent être protégés même lorsqu’il n’y a aucun profit économique pour les humains. La plupart de ces réformes, tout comme la majorité des mesures de protection animale, ne font rien d’autre que rendre l’exploitation animale plus rentable pour les exploiteurs d’animaux et les enfermer un peu plus dans le modèle de la propriété.

Il suffit par exemple de s’intéresser à la campagne qui a permis de conclure un accord avec McDonald’s pour exiger de supposés standards " humains " pour les abattoirs et plus d’espace pour les poules de batterie. Singer applaudit ces actions de McDonalds, suivies ensuite par Wendy’s et Burger King, comme une " lueur d’espoir " et "les premiers signes d’espérance pour les animaux de ferme américains depuis les débuts du mouvement animal moderne. " (dans N.Y. Rev.of books, 15 mai 2003). Friedrich déclare qu’un " véritable changement s’est opéré dans les consciences " concernant le traitement des animaux destinés à la consommation " (dans L.A. Times, 29 avril 2003) et Lisa Lange de PETA se targue de voir que McDonalds a " ouvert la voie de la réforme des pratiques des fournisseurs de fast foods en matière de traitement et d’abattage des bovins et volailles. " (dans L.A. Times, 23 février 2005)

Les standards d’abattage loués par Singer et PETA ont été développés par Temple Grandin [2] , conceptrice des systèmes de manipulation et d’abattage " humains ". Les lignes de conduite de Grandin, qui comportent des techniques de déplacements des animaux dans le processus d’abattage et d’étourdissement, sont explicitement basées sur des critères économiques. Selon Grandin, une manipulation appropriée des animaux à abattre " permet à l’industrie de la viande d’être gérée de façon sûre, efficace et rentable ". Un étourdissement convenable est important car " il fournira une viande de meilleure qualité. Une électronarcose [3] incorrecte engendrera des caillots de sang dans la viande ainsi que des fractures des os...Un animal correctement étourdi produira une carcasse rigide qui ne fait courir aucun risque aux employés. Elle soutient qu’une " manipulation souple dans un environnement bien conçu minimisera les niveaux de stress, améliorera l’efficacité et assurera une bonne qualité de viande. Une manipulation dure ou un équipement mal agencé est nuisible tant au bien être animal qu’à la qualité de la viande. " ( http:/ /www.grandin.com)

De façon générale, les améliorations concernant l’abattage et les cages auxquels se réfèrent Singer et Friedrich sont évoquées en ces termes par McDonalds : " Les animaux bien traités sont moins enclins aux maladies, aux blessures et au stress, qui ont tous le même impact négatif sur l’état du bétail ainsi que sur les personnes. Des conditions correctes de bien être animal sont également rentables pour les producteurs. Se conformer à nos lignes de conduites en matière de bien être animal nous aide à assurer une production efficace et réduit les pertes. Ceci permet à nos fournisseurs d’être hautement compétitifs. " ( http:/ /www.mcdonalds.com) Wendy’s insiste également sur l’efficacité de son programme de bien-être animal : " Des études on démontré que des méthodes humaines de manipulation des animaux ne se contentent pas d’empêcher des souffrances inutiles, mais fournissent également un environnement plus sûr pour les employés de l’industrie agroalimentaire. " http:/ /www.wendys.com) Dans un rapport concernant les réformes volontaires dans l’industrie du bétail, le Los Angeles Times expliquait qu’une " partie des réformes sont dictées par l’intérêt propre. Quand un animal est meurtri, sa chair devient impropre et il doit être écarté. Même le stress, tout particulièrement juste avant l’abattage, peut affecter la qualité de la viande. " (29 avril 2003)

Cet exemple (et il en existe d’autres) illustre la façon dont les producteurs de denrées animales, qui travaillent avec d’importants protecteurs des animaux, rendent l’exploitation des animaux plus lucrative en adoptant des mesures qui améliorent la qualité de la viande et la sécurité des travailleurs. Mais cela n’a absolument rien à voir avec la reconnaissance de la valeur inhérente des animaux ou de leurs intérêts qui devraient être respectés même lorsqu’il n’y a aucun profit économique pour les humains. Les améliorations supposées du bien-être animal sont généralement limitées et justifiées par les profits des producteurs et des consommateurs. De plus, les grandes entreprises d’exploitation animale peuvent à présent souligner que les protecteurs des animaux comme Singer ou PETA les admirent pour leur soi-disant traitement " humain " des animaux non-humains. PETA a ostensiblement offert à Grandin, consultante pour McDonalds et autres chaînes de fast food, sa récompense du Visionnaire de l’Année 2005 pour ses " améliorations innovantes " des procédés d’abattage et Ingrid Newkirk, de PETA, loue Grandin d’avoir " fait plus pour réduire la souffrance dans le monde que quiconque " (New Yorker, 14 avril 2003)

On peut sérieusement douter des changements réellement apportés au traitement de l’animal sauf en ce qui concerne la question d’une exploitation efficace. Un abattoir qui suit les lignes de conduite de Grandin pour l’étourdissement, l’utilisation des coups et d’autres aspects du processus d’abattage demeure un endroit indiciblement horrible. Les poules de batterie qui fournissent la plupart des grandes chaînes de fast food vivent à présent sur une surface équivalente à environ 21,59 cm2 alors que les standards de l’industrie sont à 17,78cm2 mais il serait absurde de dire que l’existence d’une poule de batterie est tout sauf misérable.

2. Le bien-être animal : Mettre le public plus à l’aise face à l’exploitation animale

Singer et Friedrich affirment sans aucun support que toute réforme sur le bien-être animal conduira à une meilleure protection des animaux et à la " libération animale ". Cela fait maintenant 200 ans que la protection animale existe et rien ne prouve que les réformes sur le bien être aient conduit à une protection significative des intérêts des animaux et encore moins à l’abolition. En réalité, nous utilisons plus d’animaux non humains aujourd’hui, et de façon plus horrible qu’auparavant. Au point d’avoir conclu des améliorations marginales dans certains aspects du traitement animal qui ont, pour la plupart d’entre elles, été limitées à des mesures rendant l’exploitation animale plus avantageuse. Bien qu’il soit en théorie possible d’aller au-delà de ce niveau minimal de protection, le statut des non humains en tant que propriété et le souci résultant de maximiser la valeur de la propriété animale milite fortement contre toute amélioration significative de notre façon de traiter les animaux et assure que la protection animale fera un peu plus que rendre l’exploitation animale plus efficace économiquement et acceptable socialement. Quoi qu’il en soit, les réformes proposées pas Singer et Friedrich et qui sont actuellement promues par les associations de protection animale aux Etats-Unis, ne dépassent pas le niveau minimal.

Singer et Friedrich avancent que les opposants à la protection disent " qu’avant ces réformes, un grand nombre de personnes refusaient de manger de la viande, mais ils ont à présent décidé que, puisque les animaux ne sont plus aussi maltraités, ils peuvent en manger à nouveau. " Ni moi, ni aucune personne critiquant la protection animale à ma connaissance n’a jamais énoncé une telle chose. J’ai bien dit que la protection animale n’a pas entraîné un grand nombre de non végétaliens à changer leur comportement et à refuser de manger de la viande ou d’autres produits animaux, et que les réformes sur le bien-être ne sont pas susceptibles de prendre cette direction sous peu pour la simple raison qu’elles mettent les gens plus à l’aise face à l’exploitation animale. Ce sentiment est le message explicite du mouvement de la protection. Les protecteurs des animaux déclarent que nous pouvons " consommer avec conscience. " (New York Times, 6 octobre 2004, citation de Paul Waldau). Dans le dernier livre de Singer, The Way we eat : Why our food choices matter (Notre façon de manger : pourquoi nos choix alimentaires comptent) , il affirme avec son co.-auteur, Jim Mason que nous pouvons être " des omnivores conscients " et exploiter les animaux éthiquement si, par exemple, nous ne mangeons que les animaux qui ont été bien soignés et tués sans souffrance.

Le message envoyé par cette approche est plutôt clair et si Singer et Friedrich pensent réellement que ceci n’encourage pas la consommation de produits animaux, ils se font des illusions. De plus, les réformes sur le bien-être peuvent entraîner une hausse de la demande et donc une hausse nette de la souffrance animale. La relation entre une demande accrue et des standards " humains " est reconnue par les protecteurs mêmes. Par exemple, l’association The Humane Society of the United States édite des brochures dans le but de promouvoir sa campagne pour des alternatives plus " humaines " concernant les cages de gestation des truies et signale explicitement que l’adoption de systèmes alternatifs peut engendrer une demande accrue ou des parts de marché pour les producteurs.

Je voudrais partager une histoire avec vous, qui bien qu’anecdotique, illustre le problème. Lorsque le magasin " Whole Foods [4]" à côté de chez moi a ouvert, il vendait des produits carnés, mais n’avait pas de rayon viande. Il y a maintenant un rayon entier de viande et poisson. Il existe également des affiches dans le magasin faisant de la pub pour le " Animal Compassion Foundation " (± Fondation pour la compassion envers les animaux) établi par Whole Foods, qui finance des projets pour les fermiers et les propriétaires de ranch leur permettant de développer des méthodes d’élevage plus " humaines ". Il y a plusieurs semaines, je passais devant l’étal de viande et j’ai fait remarquer à un employé que je trouvais honteux que Whole Foods vende des cadavres. Telle fût la réponse de l’employé : " Saviez-vous que PETA a récompensé Whole Foods pour sa façon de bien traiter les animaux ? " Oui, c’est vrai. En plus de donner une récompense à Temple Grandin, PETA a également loué Whole Foods pour son " exigence de standards stricts envers ses producteurs. " http://www.peta.org The way we eat cite également Whole Foods et noircit des pages et des pages pour encenser l’entreprise comme étant un vendeur de produits animaux éthiquement responsable.

En mettant de côté qu’il y a un sérieux problème, à savoir si les standards " stricts " dont PETA et bien d’autres sont si fiers ont un effet significatif sur la vie et la mort des animaux dont les cadavres sont vendus chez Whole Foods (un article à venir du Pr Darian Ibrahim de l’Université d’Arizona soutient que ces standards comportent des lacunes), ce type d’approche ne peut qu’alimenter la confusion là où la clarté devrait être présente et encourage les gens à croire que nous pouvons " consommer avec conscience ", ce qui tend à perpétuer et légitimer la consommation de produits animaux. Voici un avis paru sur Amazon.com au sujet du livre The way we eat : " Inutile de devenir végétarien ou végétalien, bien que le devenir pourrait constituer un bon mode de vie, à la fois sain et moral, mais le livre vous donne vraiment envie d’acheter chez Whole Foods et d’acheter du poulet élever en parcours libre et de faire tout ce que vous pouvez pour que vos besoins en provisions aient une origine décente. "

3. Le but ? Quel but ?

Singer et Friedrich expliquent comment la protection animale encourage les " droits des animaux " et déclarent que l’opposition au bien-être animal est " contre productive face au but de la libération animale que nous partageons tous ". Quel est exactement ce but que nous partageons tous ?

Singer est un utilitariste [5] qui a fortement rejeté les droits moraux des animaux non-humains et humains bien qu’il utilise confusément le langage des droits quand cela lui convient. Il en ressort que ceux qui soutiennent que les humains disposent de certains droits, comme celui de ne pas être réduits en esclavage ou d’être utilisés comme une marchandise par d’autres, ne partagent pas le but de Singer en ce qui concerne les humains. Pour ce qui est des non-humains, Singer ne s’oppose pas à leur exploitation pour la majorité d’entre eux, il s’inquiète seulement de leur traitement. S’il discute l’utilisation, c’est uniquement dans le contexte du souci de ne pas être capable d’assurer un traitement adéquat. Mais son but n’est pas l’abolition de l’exploitation animale ; selon la théorie morale générale de Singer, l’abolition ne peut pas être son but. Singer a toujours fortement soutenu que la plupart des non-humains n’ont aucun intérêt à continuer de vivre parce qu’ils n’ont pas conscience d’eux-mêmes dans le même sens que les hommes. Par conséquent, ils se moquent de savoir si on les utilise, ils se préoccupent seulement de la façon dont on les utilise. Ceci reflète les pensées de Jeremy Bentham, l’utilitariste du XIXe siècle, sur lesquelles Singer base sa théorie. Bentham prétend que bien que les animaux puissent souffrir, et avaient donc une importance morale, les animaux ne s’inquiètent pas de savoir, par exemple, si nous les mangeons. Ils s’inquiètent seulement de la façon dont nous les traitons jusqu’à ce que nous les mangions.

Ce point de vue, qui ne concerne pas l’utilisation en soi mais le traitement, est le fondement de l’idéologie de la protection animale et se différencie de la position des droits des animaux comme je l’ai clairement exprimé. Je maintiens que si les animaux ont un intérêt à mener une existence continue (et je soutiens que c’est valable pour tout être conscient), les utiliser comme une ressource pour les humains (même si on les traite " humainement ") n’est pas défendable moralement et nous devrions tendre à abolir et non réguler l’exploitation animale. Je soutiens également que Singer se trompe en maintenant qu’il est possible d’accorder une considération égale à tous les intérêts qu’il reconnaît aux animaux en tant que propriété de l’homme. Les intérêts de la propriété seront toujours considérés comme moindres face à ceux des propriétaires.

Cependant, il n’y a pas besoin d’être très philosophe pour évaluer la nature de la " libération animale " selon Singer. Son dernier livre soutient non seulement que nous pouvons manger les animaux et leurs sous-produits éthiquement, mais comporte également une information qui devraient éclairer nos idées sur Singer et ses pensées au sujet de la violence envers les non humains. Dans The way we eat , Singer et Mason nous racontent qu’ils ont appris qu’un élevage de dindes nécessitait des travailleurs pour assister l’insémination artificielle. " Notre curiosité était piquée et nous avons décidé de voir par nous-mêmes en quoi consistait réellement ce travail. " Singer et Mason ont passé une journée " à collecter la semence et à l’introduire dans les dindes. " Ils attrapaient les mâles et les maintenaient pendant qu’un autre travailleur " pressait l’organe de reproduction du mâle jusqu’à ce qu’il s’ouvre et que la semence blanche en sorte. " En se servant d’une pompe, il la transférait dans une seringue. " Singer et Mason devaient ensuite " forcer " les femelles, ce qui sous-entend de les maintenir afin que " leur train arrière soit bien en place et leur organe ouvert. " L’inséminateur introduit ensuite un tube dans la dinde et utilise un souffle d’air comprimé pour injecter la semence dans la dinde. "

Et il n’y avait pas que les dindes qui passaient un mauvais quart d’heure. Singer et Mason se sont plaint de leur journée à l’élevage de dindes disant que c’était le travail " le plus difficile, rapide, sale, dégoûtant et le plus mal payé qu’ils n’aient jamais fait. Pendant 10 heures, nous avons attrapé et lutté avec des volailles, retournées à l’envers et vus leurs derrières, évité leurs excréments jaillissants en respirant un air vicié par la poussière et les plumes dégagées par des volailles paniquées [6]" Et par-dessus tout, ils ont " reçus un torrent d’insultes de la part du chef d’équipe. On a duré une journée. " On se demande bien si Singer et Mason y seraient retournés un deuxième jour si les conditions de travail avaient été meilleures.

Il est vraiment dérangeant de constater que Singer et Mason considèrent moralement acceptable de commettre des violences à l’égard de non-humains quel que soit le but et plus particulièrement pour satisfaire leur curiosité sur " ce qu’implique vraiment ce travail ". Je pense qu’il n’y a aucun moyen antispéciste de justifier ce que Singer et Mason se targuent d’avoir fait sans également justifier le viol d’une femme ou la molestation d’un enfant afin de voir ce qu’un acte de violence " implique réellement. " On peut peut-être expliquer les actions perverses avec les dindes commises par Singer en se référant à sa citation en 2001 sur le site nerve.com : " les relations sexuelles avec les animaux n’impliquent pas toujours de la cruauté " et que l’on peut y trouver " une satisfaction mutuelle ". Quoi qu’il en soit, si la violence envers les non-humains est permise selon la théorie de Singer, il n’y a pas besoin d’en savoir beaucoup plus pour en conclure que cette théorie comporte de sérieux défauts et que ses buts ne sont probablement pas, comme Singer le pense, ceux que nous partageons.

En ce qui concerne les buts de Friedrich et PETA, une chose est devenue claire au fil des ans : la compréhension des droits des animaux par PETA est, pour le moins, idiosyncratique [7] . Pour citer un exemple parmi tant d’autres, à ma connaissance, aucune théorie des droits des animaux n’approuverait l’abattage massif de non-humains en bonne santé comme dans le " sanctuaire " PETA d’Aspen Hill en 1991 ou, plus récemment, aux siège de PETA où des employés auraient usé de tromperie pour obtenir des animaux sains qui ont par la suite été tués et jetés. Je suppose que si on est d’accord avec Singer, à savoir que les animaux tués par PETA n’avaient aucun intérêt à vivre, mais voulaient seulement une mort " douce " ou " pleine de compassion " alors cela à un sens. Personnellement je n’y adhère pas.

Lorsque les protecteurs des animaux posent des questions aux associations de protection animale, la réponse en bloc est que nous avons tous le même but, nous travaillons tous pour les animaux et toute controverse nuirait à l’unité du mouvement. Comme la " consommation avec compassion ", la notion d’unité de mouvement est une fiction utilisée pour maintenir le contrôle du discours et de la stratégie. Il n’y a pas d’unité de mouvement parce qu’il existe une différence inconciliable entre la position d’abolitionniste/droits et de protection/règlementation, entre ceux qui soutiennent que nous devrions être aussi " fanatiques " (pour utiliser le terme désobligeant de Singer) au sujet du spécisme que nous le sommes pour l’exploitation humaine et ceux qui, comme Singer, ne le sont pas. Les déclarations sur l’unité du mouvement sont tout simplement un autre moyen d’empêcher les protecteurs de remettre en question le contrôle du mouvement exercé par les associations.

4. La protection ou rien : la fausse dichotomie

Singer et Friedrich soutiennent que ceux qui se sentent concernés par les non-humains ont deux choix : la protection animale ou ne rien faire pour aider les animaux. Ceci sous-entend que la position abolitionniste est trop idéaliste et ne peut fournir une stratégie à court terme. Voici un leitmotiv des associations de protection et il ne me paraît pas bien clair de déterminer s’ils y croient vraiment ou si c’est uniquement un slogan. Quoi qu’il en soit, Singer et Friedrich nous exposent une fausse dichotomie.

Nous infligeons de la douleur, de la souffrance et la mort à des milliards de non-humains chaque année. Personne, même parmi les abolitionnistes les plus convaincus, ne soutient que l’on puisse arrêter ça du jour au lendemain ou à court terme. Le souci des protecteurs est ce qui peut-être fait maintenant. De plus, nous vivons dans un monde qui a une durée et des ressources limitées. On ne peut pas tout faire. Par conséquent, le problème, du moins pour ceux dont le but est l’abolition, devient : que choisissons-nous de faire maintenant qui permettra de réduire la souffrance à court terme, qui pertinent dans l’optique abolitionniste, et qui mettra sur pieds un mouvement politique allant dans la direction de l’abolition ?

Je ne conseille pas la protection comme choix rationnel pour les abolitionnistes. Il est un peu tard pour promouvoir la protection comme le pas qui nous permettra de commencer le long voyage. Nous avons dépensé des milliards de dollars et qu’avons-nous à montrer ? Voici ma réponse : rien et surtout rien qui ne puisse être décrit comme une utilisation efficace de nos ressources limitées. Singer et Friedrich font référence à l’Animal Welfare Act (une loi fédérale aux Etats-Unis supposée réglementer l’utilisation des non humains dans les expériences et expositions) et le Human Slaughter Act américain comme des exemples de lois de protection qui laisseraient les animaux dans les pires conditions si elles n’existaient pas. Je ne suis pas d’accord.

L’Animal Welfare Act, qui ne s’applique même pas à 90% des non-humains utilisés pour l’expérimentation, n’impose pas de réelles limites à ce que peuvent faire les vivisecteurs en laboratoire. Cependant, cette loi fournit une source à citer pour la communauté scientifique et pour les personnes comme Singer et Friedrich afin de rassurer le public quant à la réglementation de la vivisection. Le Humane Slaughter Act, qui ne s’applique pas non plus à la majorité des animaux mangés, est cependant destiné à réduire les problèmes de carcasse et à assurer la sécurité des travailleurs. Une fois encore, le but premier de cette loi est de mettre les consommateurs plus à l’aise. Cette loi de ne requiert pas plus de protection que n’en fournirait un propriétaire d’exploitation et il existe d’innombrables exemples pour lesquels le gouvernement américain n’applique pas cette loi.

Singer et Friedrich citent également comme exemple de progrès " les changements de densité d’individus chez les poules, même maigres, qui ont permis de passer de 20% de morts annuelles à 2-3%. " Ceci est particulièrement bizarre puisque 100% des poulets finiront par être tués. Toute réduction de mortalité avant l’abattage prolonge la vie des volailles dans d’horribles conditions et augmente les bénéfices des exploitants. Les protecteurs ont donc réussi à éduquer les exploitants à, selon les termes de McDonald’s, " assurer une production efficace et réduire les déchets et les pertes. " Singer et Friedrich trouveront peut être cela passionnant, pas moi.

Que peut donc faire un abolitionniste maintenant pour réduire plus efficacement la souffrance à court terme et en accord avec le but de l’abolition ? L’approche abolitionniste fournit des indications pratiques à plusieurs égards. Un changement conséquent induit que chacun prenne la décision de devenir végétalien [8]. Le végétalisme, ou suppression de tout produit animal, est plus qu’une simple question de régime alimentaire ou de style de vie : c’est la déclaration par un individu d’accepter le principe d’abolition dans sa propre vie. Le végétalisme est le seul véritable but que nous pouvons atteindre, et ce de façon immédiate, dès notre prochain repas. Si nous voulons vraiment changer notre façon de traiter les animaux et ne plus les exploiter un jour, il est impératif de créer un mouvement social et politique qui tend vraiment vers l’abolition et considère le végétalisme comme une ligne de base morale. Il n’y a, bien sûr, aucune distinction rationnelle entre la viande et les autres produits animaux, comme les œufs ou les produits laitiers, entre la fourrure et le cuir, la soie ou la laine.

La majorité des associations de protection animale aux Etats-Unis se concentre sur le bien-être animal même si elles soutiennent le végétalisme. PETA est un excellent exemple. D’une part, PETA encourage le végétalisme. D’autre part, les campagnes de PETA sont en général concentrées sur la réglementation traditionnelle du bien-être et soutient activement et de manière déroutante le concept de produits animaux fabriqués " humainement ".

Cependant, le végétalisme n’est en aucun cas avancé comme une ligne de base morale du mouvement. Il est même simplement présenté comme un choix de vie optionnel et est souvent décrit comme difficile et uniquement pour le peu de personnes engagées et non pas comme un moyen accessible d’éliminer l’exploitation. C’est la marque du mouvement, dont bon nombre de " leaders " ne sont pas végétaliens, qui présente la position végétalienne/abolitionniste comme " marginale " ou " radicale ", faisant de " la consommation avec conscience " la règle " normale " ou " principale ". En réalité, Singer déclare que nous ne devons pas être " fanatiques " concernant la nourriture et qu’un peu " d’indulgence contrôlée envers soi " est acceptable. (dans The way we eat , 281, 283). Nous ne dirions bien sûr jamais " qu’un peu d’indulgence envers soi " est acceptable quand il s’agit de viol, meurtre, maltraitance d’enfant ou d’autres formes d’exploitation humaine mais le soi-disant nommé " père du mouvement des droits des animaux " assure " qu’un peu d’indulgence envers soi " en participant en tant que consommateurs à l’abattage brutal de non-humains ne doit pas nous inquiéter. Il est acceptable (en réalité, attendu) d’être " fanatique " concernant la maltraitance des enfants ou envers d’autres formes d’exploitation humaine, mais Singer nous informe qu’il est admissible d’être flexible quand il s’agit des animaux.

Un mouvement dont l’abolition est le but doit avoir le végétalisme comme ligne fondamentale de conduite et ne devrait pas promouvoir " la consommation avec compassion " comme ligne directrice. Nous devons être clairs. La " consommation avec compassion " est un mythe insidieux. Tous les produits animaux, y compris ceux portant la mention "élevage respectueux " délivrée par des organisations de protection animale, impliquent une brutalité indicible.

La culture abolitionniste et végétalienne fournit des stratégies pratiques permettant de réduire à la fois la souffrance animale dès maintenant et de construire un mouvement à long terme qui obtiendra une législation significative sous la forme d’interdictions plutôt que de réglementations " humaines ". Cette culture comprend : les boycotts, les manifestations pacifiques, les programmes scolaires ainsi que d’autres actions non-violentes visant à informer le public sur les dimensions morales, environnementales et sanitaires du végétalisme. Si, à la fin des années 1980, au moment où la communauté de la protection animale aux Etats-Unis a décidé de poursuivre un ordre du jour mettant en avant la protection, une portion substantielle des ressources du mouvement s’était investie dans la culture végétalienne, il y aurait aujourd’hui des centaines de milliers de végétaliens en plus. C’est une estimation très conventionnelle étant donné les centaines de millions de dollars dépensés par les groupes de protection animale pour promouvoir des législations et des initiatives qui protègent les animaux. Le nombre accru de végétaliens diminuerait la souffrance en réduisant la demande de produits animaux plus efficacement que tous les " succès " des associations de protection rassemblées. Augmenter le nombre de végétaliens aiderait à construire une base économique et politique nécessaire à un changement social de fond duquel résulterait une modification légale. Etant donné que nous disposons d’un temps et de ressources financières limités, l’expansion de la protection animale traditionnelle n’est pas un choix rationnel ni efficace si nous recherchons l’abolition à long terme ou la réduction de la souffrance animale à court terme.

Singer déclare qu’en réalité, " devenir végétalien est encore un trop grand pas pour la plupart de gens. " (dans The way we eat, 279) En laissant de côté le fait que les gens pourraient devenir végétaliens si Singer et les associations de protection animale ne leurs disaient pas qu’ils peuvent " consommer avec compassion ", la solution est le végétalisme et non pas les produits animaux " fabriqués humainement. " Par exemple, une campagne incitant à faire un repas végétalien par jour, puis deux et enfin trois est plus efficace que de les encourager à consommer de la viande, des œufs ou produits laitiers issus d’animaux " élevés en libre parcours. " Mais le message devrait être clair : le végétalisme est le principe de base d’un mouvement qui soutient l’abolition, ce n’est pas le cas de la " consommation avec compassion. "

A ce moment précis, il est peu probable que les campagnes de réglementation ou de législation qui cherchent à dépasser la réforme traditionnelle de la protection seront un succès ; il n’existe aucune base politique soutenant de telles réformes car le mouvement organisé n’a pas essayé d’en construire une. Si les protecteurs des animaux souhaitent poursuivre de telles campagnes, elles devraient au moins inclure des interdictions et non pas des réglementations. Ces interdictions devraient reconnaître que les animaux ont des intérêts qui dépassent ceux qui doivent être protégés pour les exploiter et ne peuvent être compromis pour des motifs économiques. Les protecteurs des animaux ne devraient jamais proposer d’alternative, supposées plus " humaines ". Par exemple, une interdiction d’utiliser les animaux dans une expérience particulière est à favoriser par rapport à la substitution par une autre espèce. Je tiens à être clair sur le fait que je ne suis pas enclin à investir quelque ressource que ce soit dans les campagnes de réglementation ou de législation en ce moment. Le compromis politique requis résulte généralement en une éviscération du bénéfice recherché. Le mouvement abolitionniste devrait plutôt se concentrer sur le végétalisme, qui est une façon efficace et pratique de réduire l’exploitation animale.

J’insiste sur une approche non-violente de la part de ce mouvement, tant au niveau des interactions individuelles qu’idéologiques. Comme je l’ai bien expliqué, le mouvement des droits des animaux devrait se voir comme la prochaine étape dans le progrès d’un mouvement pacifique, comme un mouvement qui fait monter le rejet de l’injustice d’un cran. Le problème de l’exploitation animale est compliqué et profondément enraciné dans notre culture patriarcale et notre dérangeante tolérance envers la violence contre ceux qui sont vulnérables. La violence n’est pas seulement problématique d’un point de vue moral, mais est également une stratégie pratique peu solide. Nous n’affronterons jamais le problème avec succès en l’abordant avec violence pour essayer de créer un mouvement social en faveur de l’abolition. Comme le disait le Mahatma Ghandi, la force la plus puissante que nous pouvons opposer à l’injustice n’est pas la violence mais le refus de coopérer. Il n’y a aucun moyen plus efficace pour refuser de coopérer avec l’exploitation des non humains que de l’éliminer de nos propres vies grâce au végétalisme et incitant les autres à le faire. Il est dérangeant de voir que PETA passe plus de temps à critiquer ceux qui s’opposent à l’approche de protection animale que ceux qui ne feront que marginaliser le problème animal en l’associant à la violence.

Il est également dérangeant de voir à quel point PETA utilise le sexisme dans ses campagnes, brochures, et manifestations. Le spécisme est étroitement lié au sexisme et à d’autres formes de discrimination contre les humains. Tant que nous continuerons à traiter les femmes comme de la viande, nous continuerons à traiter les non-humains comme tels. Il est plus que temps que de vrais défenseurs des animaux informent PETA que son sexisme est destructeur et contre productif.

5. De quel côté êtes-vous ? Bonne question


Singer et Friedrich terminent leur essai en demandant : " De quel côté êtes-vous ? " Ils nous disent que les exploiteurs d’animaux sont tous opposés au bien-être animal et nous demandent si nous voulons être du côté de ces exploiteurs ou du côté de Singer et Friedrich, qui soutiennent le bien-être animal. Cette question pose problème à au moins deux égards.

Elle suppose tout d’abord que si les exploiteurs d’animaux s’opposent au bien-être animal c’est probablement parce que ce bien-être est nuisible pour eux. C’est absurde et montre soit de la naïveté soit de la bêtise. Une industrie s’opposera à la réglementation même quand elle ne la conteste pas vraiment et même quand cette régulation peut s’avérer profitable. La modification fédérale en 1985 de l’Animal Welfare Act en est un exemple probant. Cette loi avait permis de créer des " comités de vigilance animale " pour surveiller les expériences impliquant des animaux. Ces comités n’ont pas seulement échoué à fournir toute limitation significative des expériences incluant des animaux, ils ont aussi isolé un peu plus la vivisection des examens publics qu’avant 1985. Les vivisecteurs se sont publiquement opposés à la modification de 1985 bien que nombre d’entre eux m’aient confié en privé que la modification était, du reste, peu nuisible à la pratique d’utiliser les animaux. Ils s’y sont opposés car ils sont contre le principe de toute réglementation gouvernementale dans ce domaine. Il serait difficile de trouver un vivisecteur qui dirait franchement que la modification de 1985 a fait quoi que ce soit pour réduire la vivisection et beaucoup d’entre eux sont à présent ravis de pouvoir dire au public qu’un comité passe en revue toutes les expériences incluant des animaux.

De plus, Singer et Friedrich se trompent en affirmant qu’un grand nombre d’exploiteurs embrassent publiquement et ouvertement les réformes sur le bien-être applaudies par Singer et Friedrich. McDonald’s et d’autres les ont appliquées car ils comprennent que c’est là une bonne affaire. Ils ont effectué des changements minimes qui ont été plus que compensées par la belle publicité que leur ont faite d’importantes associations de protection animale. Un actionnaire de ces entreprises aurait raison de se plaindre s’ils n’avaient pas conclu cet " accord " avec PETA et d’autres organisations car il ne peut que maximiser la richesse de l’actionnaire.

Généralement, je ne pense pas que des questions telles que " de quel côté êtes-vous " sont utiles mais je vais faire une exception dans ce cas et leur poser la même question. La voici :

- Singer soutient que l’utilisation des animaux en soi ne pose pas de problème moral car la plupart des non humains n’ont aucun intérêt à continuer de vivre ;

- Singer soutient que nous pouvons consommer des animaux de manière éthique ;

- Singer considère qu’infliger des violences à des non humains est une manière acceptable de s’instruire sur l’exploitation animale ;

- PETA tue (" euthanasie " n’est pas le mot approprié car il implique que la mort est donnée dans l’intérêt de l’animal) des milliers d’animaux sains car PETA semble partager le point de vue de Singer selon lequel les animaux n’ont aucun intérêt fondamental et moral à continuer de vivre. " Droits des animaux " signifie pour eux exécutions " humaines "

- PETA soutient des campagnes embrassées par les entreprises exploitant des animaux et leur offre des récompenses.

- PETA a complètement dénigré le mouvement des droits des animaux en transformant la question de leur exploitation en un énorme coup de pub et a fait du sexisme un thème récurrent de ses campagnes.

Alors, de quel côté êtes-vous ?

©copyright 2006 by Gary L. Francione. Please do not reprint without permission. You may contact the author at : gfrancione@earthlink.net

Une sélection de liens en complément à cet article :

“Abolition of Animal Exploitation : The Journey Will Not Begin While We Are Walking Backwards” (texte original en anglais
“ANIMALS (LOST) IN TRANSLATION Animal Rights vs Animal Abuse “

“The Animal Rights Industry Reflections on the Exploitation of Nonhuman Suffering”

Notes :

[1] " Welfariste " est un terme dérivé de l’anglais " welfarist " et définit une idéologie axée sur le bien être des animaux et n’est pas incompatible avec leur exploitation. Le mot s’oppose à " abolitionniste ", axé sur l’abolition de l’exploitation des animaux sous quelque forme que ce soit. (N.d.T.).

[2] Temple Grandin (née le 29 août 1947), Professeur de l’Université du Colorado est une spécialiste de renommée internationale en structures de stockage animalier (livestock en anglais). Propriétaire d’une entreprise de conseils sur les conditions d’élevage des animaux qui a fait d’elle une expert de renommée en conception d’équipements pour le bétail, Temple Grandin est également professeur en sciences animales de l’université de Fort Collins (Colorado)..

[3] Méthode d’insensibilisation et d’immobilisation des animaux par passage d’un courant électrique dans le cerveau..

[4] Whole Foods est la plus importante chaîne de magasins biologiques aux Etats-Unis.

[5] L’utilitarisme est une doctrine éthique (dans le sens comportemental) qui pose en hypothèse que ce qui est " utile " est bon et que l’utilité peut être déterminée d’une manière rationnelle. Le père de cette philosophie est Jeremy Bentham. C’est cependant avec l’apport de John Stuart Mill que l’utilitarisme devient une philosophie véritablement élaborée. fr.wikipedia.org/wiki/Utilitarisme ∑ Principe selon lequel la valeur de toute chose est fonction de son utilité. www.samizdat.qc.ca/vc/theol/dict_rb.htm.

[6] Le vocabulaire utilisé par Singer et Mason est largement plus vulgaire.

[7] Relatif aux caractéristiques propres à chaque individu, qui le distinguent des autres et qui déterminent sa façon particulière de réagir à son milieu et aux agents extérieurs..

[8] Vegan dans le texte original. Le mot commence à s’utiliser en français également. Cette définition implique le fait de refuser toute forme d’exploitation animale.



Dernière édition par lucita le Mer 20 Jan - 16:50, édité 2 fois

twizzle



lucita a écrit:Bonjour twizzle,

Sur ce forum, les nouveaux inscrits on a l'habitude de se présenter. Poster votre post de présentation dans la rubrique appropriée.

Ce serait déjà sympa de t'abstenir de me donner des ordres. Je n'ai vu nulle part qu'il était obligatoire de se présenter, et ne m'a pas semblé particulièrement utile de le faire. Je ne suis pas par ailleurs plus anonyme que toi; je m'appelle David, comme indiqué dans la signature de mon post ci-dessus, et je suis militant antispéciste. Je ne vais pas me fatiguer à te faire mon CV, vu que je vois que sur ce forum la pensée différente et les débats sincères ne sont pas bienvenus, et que je ne vais donc pas m'y attarder.

ll est clair en effet que tu n'as aucune intention de discuter sérieusement. Poster en ligne des textes de cinquante kilomètres de long est un bon moyen pour tuer un fil de discussion (alors qu'un lien vers les pages correspondantes aurait bien suffi). Noyer le débat sous un flot d'invectives plus stupides et fausses les unes que les autres est un autre bon moyen.

Si je comprends bien, tu en as non pas contre les antispécistes en général (contrairement à Yann-Franch Leménicier), mais contre les antispécistes utilitaristes. Il faudrait peut-être que tu commences par t'informer sérieusement de ce que c'est l'utilitarisme. La définition que tu cites est à peu près n'importe quoi. Tu peux trouver une explication correcte de l'utilitarisme dans un texte de moi: «En défense de l'utilitarisme».

À part ça, je ne vais pas m'amuser à répondre point par point à toutes vos insultes, à JFL et à toi. J'ai demandé à XLouvaX où étaient les textes anti-vegan des Cahiers antispécistes, et je n'ai pas eu de réponse, bien évidemment, et pour cause. J'avais aussi à une époque contacté directement JFL, à propos de son texte, et là encore pas de réponse.

Ce qui est désolant, c'est votre hargne qui ne repose sur rien. Tu consommes sans doute bien autant de milligrammes de produits animaux que moi; la différence, c'est ta négation et ta volonté de paraître pure. Moi je préfère consacrer mon énergie à essayer de changer le monde plutôt qu'à maintenir la pureté de mon corps.

Vous cherchez à paraître «radicaux» et «purs» idéologiquement, mais à ce que je vois votre idéologie est un pot-pourri d'arguments animalistes, naturalistes mystiques («sauvegarde de la Terre») et humanistes (la référence à Antidote, à Hans Ruesch, etc.).

Personnellement, je pense que l'avenir du mouvement animaliste est dans l'ouverture, la pluralité, le débat, la rationnalité, l'intelligence, le courage, l'honnêteté et la générosité. Au-delà de mes opinions précises sur l'utilitarisme ou autre chose, c'est cela que je cherche, dans la mesure de mes moyens, à promouvoir. Je constate que, malheureusement, d'autres ont une vision complètement opposée à celle-là du mouvement.

David

ZUbujr

ZUbujr

On m'a signalé un problème sur ce topic... Donc je viens de le relire et je n'ai vu aucune insulte ni offense te concernant twizzle.
Donc je te prie de modérer tes propos et arrêter d'accuser à tord un membre du forum (militant ou pas).

Ensuite je te prie de modifier tes accusations à l'encontre de notre association, nous ne sommes ni mystiques, ni naturalistes. Nous ne nous considérons pas comme purs ou impurs. Même si, je te l'accorde, nous nous voulons radicaux mais en aucun cas nous nous revendiquons extrémistes ! Je ne vois pas en quoi nous t'empêchons de participer à ce débat : ni moi, ni un modérateur n'avons édité ou supprimé l'un de tes posts.

Donc en conclusion, je t'incite fortement à modérer toi-même tes propos avant que je ne m'en charge.

Et pour finir, il est vrai que nul part nous avons marqué qu'il fallait se présenter mais il ne me semble pas superflu de le faire. Nous ne demandons pas de faire un CV détaillé, juste quelques mots pour te présenter (par exemple que tu as contribué à écrire quelques articles des cahiers anti-spécistes) car si certains membres de notre assoc' te connaissent plus ou moins, la plupart des personnes inscrites sur ce forum ne te connaissent pas du tout. Si nous encourageons les membres à se présenter ce n'est que pour avoir des discussions plus complètes sans perdre de temps à régler nos comptes sur un post.


J'espère que désormais tu comprends mieux nos démarches et que ces petits mal entendus ne se reproduirons plus.
Si tu as d'autres réflexions à faire, adressez-les moi par MP et uniquement par MP pour éviter de polluer ce forum.

http://lest-asso.servhome.org/

lucita

lucita

Peter Singer appuie la vivisection : pourquoi êtes-vous surpris?

Le Sunday Times (UK) du 26 novembre 2006 rapporte que, dans un documentaire de la BBC, Peter Singer, décrit par The Times comme « le père du mouvement contemporain des droits des animaux » rencontre Tipu Aziz, un vivisecteur d’Oxford qui utilise des primates dans le cadre de ses recherches sur la maladie de Parkinson. Aziz informe Singer qu’il induit le parkinson dans les primates et prétend que sont utilisation de 100 singes a aidé 40,000 humains. Singer répond :
Bien, je pense que dans un cas comme celui-là, il est clair qu’il faille admettre qu’il s’agissait d’une expérimentation justifiable. Je ne pense pas que vous devriez vous reprocher de l’avoir menée, considérant – puisque vous êtes l’expert en la matière, moi pas – qu’il n’y avait pas d’autre moyen d’obtenir les mêmes connaissances.

Si vous lisez ce que Peter Singer a écrit dans les 30 dernières années, il est absolument clair qu’il considère l’utilisation de nonhumains − et d’humains − dans le cadre de la vivisection comme moralement permissible. En effet, Singer rejette explicitement les droits des animaux et l’abolition de l’exploitation animale; il ne considère pas la consommation d’animaux ou de produits d’origine animale comme étant mauvaise en soi; il maintient que nous pouvons être des « omnivores consciencieux »; il prétend que nous pouvons avoir des rapports sexuels « mutuellement satisfaisants » avec des animaux, et il clame qu’il est moralement permissible de tuer des enfants handicapés.

En résumé, plutôt que de demander « pouvez-vous croire ce que Singer a dit? », il serait plus approprié de demander : est-ce que quelqu’un pourrait, s’il vous plait, expliquer comment Singer en est venu à être considéré comme le « père du mouvement contemporain pour les droits des animaux »?

Singer est un utilitariste
. Il soutient que ce qui est bien ou mal dans n’importe quelle situation dépend seulement des conséquences. Si tuer 100 singes peut sauver 40,000 humains, alors l’action est moralement justifiable. Singer rejette explicitement l’idée des droits des animaux, qui interdirait de traiter ces 100 singes exclusivement comme des moyens d’atteindre nos fins. Mais Singer pense aussi qu’il serait approprié d’utiliser des humains sévèrement handicapés mentalement dans cette situation, parce qu’il serait spéciste de préférer des nonhumains aux humains qui lui paraissent se trouver dans une situation similaire. Donc, dès le départ, Singer fait la promotion d’une approche qui est complètement en désaccord non seulement avec la position des droits des animaux, mais aussi avec les principes des droits humains communément respectés et, en fait, est consistante avec les vues des docteurs nazis qui utilisaient des humains « défectueux » pour des expérimentations.
Lire la suite...



Singer et la position néo-welfariste sur la moins grande valeur de la vie des nonhumains

Singer à dit
Vous pouvez dire qu’il est mal de tuer un être dès que cet être est sensible ou conscient. Mais vous devez alors reconnaître qu’il est aussi mal de tuer un poulet ou une souris qu’il l’est de vous tuer ou de me tuer. Je ne peux accepter cette idée. Il est possible que ce soit aussi mal, mais des millions de poulets sont tués chaque jour. Je ne peux croire qu’il s’agit là d’une tragédie du même ordre que si des millions d’humains étaient tués. Qu’y a-t-il de différent chez les humains? Les humains sont des êtres qui regardent vers l’avant et ils ont des espoirs et des désirs pour le futur. Cela semble constituer une réponse plausible à la question portant sur les raisons pour lesquelles la mort des humains est si tragique.
Singer articule assez clairement l’idée welfariste selon laquelle la vie des nonhumains a moins de valeur morale que la vie des humains.

Les commentaires de Singer sont problématiques pour plusieurs raisons. Premièrement, Singer présume que les poulets et les autres nonhumains sensibles ne sont pas des êtres qui peuvent envisager le futur. J’ai bien peu d’expérience personnelle avec des poulets, mais j’en sais suffisamment à leur propos pour conclure que leur comportement ne peut être expliqué sans qu’il ne leur soit attribué un certain type de cognition équivalent à ce qui nous semble permettre que les êtres humains puissent envisager l’avenir. Les poulets ont évidemment des intérêts, des préférences et des désirs, et ils sont capables d’agir de manière à satisfaire leurs intérêts et leurs préférences. Lorsque nous tuons ces nonhumains, nous frustrons leur habileté à satisfaire leurs intérêts, leurs préférences et leurs désirs - exactement comme c’est le cas lorsque nous tuons des humains.

J’ai eu de nombreuses expériences avec des chiens et je peux dire avec assez de certitude que je serais renversé si quelqu’un devait affirmer que les chiens ne sont pas des êtres pouvant envisager le futur ou qu’il n’ont pas d’espoirs et de désirs.

La prémisse sous-jacente à la position de Singer est que la seule manière de se tourner vers l’avenir et d’avoir des espoirs et des désirs est de le faire à la manière des humains. Or, cela est clairement une position spéciste. Les humains possèdent des concepts qui sont inextricablement liés à la communication symbolique. La cognition des nonhumains est fort probablement très différente de la cognition humaine parce que les nonhumains n’utilisent pas de communication symbolique. Mais cela ne signifie certainement pas que les nonhumains ne vivent pas des phénomènes cognitifs équivalents.

Deuxièmement, et c’est ce qui est le plus important, il y a la valeur que Singer attribue à l’habileté à faire des plans pour l’avenir. Qu’en est-il des humains qui souffrent d’amnésie globale transitoire? Ils ont un sens d’eux-mêmes dans le présent, mais sont incapables de se rappeler le passé ou de planifier pour le futur. Est-ce que les tuer serait moralement mauvais? Bien sûr que ce le serait. Jugerions-nous qu’il est pire (moralement et légalement) de tuer une personne qui ne se trouve pas dans cet état? Bien sûr que non. Ces deux meurtres nous paraîtraient également condamnables parce que dans les deux cas, nous aurions privé des humains de leur vie, de ce qui compte pour eux. La vie d’un poulet est aussi valable pour lui que ma vie l’est pour moi.

De plus, selon les analyses de Singer, la vie d’un humain ayant plus d’espoirs et de désirs vaudrait plus que la vie d’un humain qui en a moins. Alors la vie d’une personne dépressive qui ne serait pas particulièrement excitée par le futur ou qui ne fait pas de projet pour l’avenir, ou la vie d’une personne pauvre, dont les espoirs et les désirs concernent leur prochain repas ou l’endroit où elle dormira la nuit prochaine, vaudrait moins que la vie d’un professeur de Princeton qui a beaucoup, beaucoup d’espoirs et de projets pour le futur.

Les commentaires de Singer reflètent - une fois de plus - le principe welfariste voulant que notre utilisation des animaux n’est pas le principal problème, ni même un problème moral, parce que, en fait, les animaux n’ont pas d’intérêt envers leur propre vie. Ainsi, les welfaristes soutiennent que les nonhumains ont un intérêt à ne pas souffrir mais, parce qu’ils n’ont pas intérêt à continuer à vivre en raison du fait qu’ils n’ont pas d’espoirs ou de désirs pour l’avenir, nous pouvons les utiliser pour nos propres fins tant et aussi longtemps que nous les traitons « humainement ». Singer endosse clairement le principe welfariste selon lequel les nonhumains ont moins de valeur que les humains. Clairement, explicitement et de manière répétée, il a rejeté le concept des droits des animaux en dépit de son affirmation - faite, elle aussi, lors de cette interview - à l’effet qu’il cherche « à créer un mouvement pour les droits des animaux ».

Les commentaires de Singer dans cette interview ne nous apprennent rien de nouveau. Il tient ce discours depuis des années et on le retrouvait déjà dans Animal Liberation, un livre qui ne portait pas sur les droits des animaux, mais qui a valu à Singer l’obtention du titre de « père du mouvement pour les droits des animaux ». Il est, toutefois, renversant que tant de défenseurs des animaux prétendent qu’il n’y a pas de véritables différences entre la position de Singer et l’approche abolitionniste en faveur des droits des animaux.

À ces défenseurs des animaux qui ne voient pas de différence, je vous exprime ma sincère et profonde consternation.
Gary L. Francione


LEST association fait, heureusement, toute la différence. Nous ne militons pas pour des cages plus grandes, ni pour que la souffrance soit réglementée mais pour qu'elle soit abolit.

Speranza21

Speranza21

Je ne connais que vaguement Singer et Francione et je ne m'intéresse pas forcément à tout ce côté "philosophie" (désolée si ce n'est pas le mot juste) mais alors là je suis sur le cul !!!!!!!!! Shocked

Comment peut-on OSER se permettre de dire de telles choses et avoir le statut de "père du mouvement contemporain des droits des animaux" !!!!!!!! affraid

Je suis choquée !!!

lucita

lucita

Publié par Gary Francione dans blog et avec qui je suis entièrement d'accord :

Le véganisme n’est pas, comme certains welfaristes le suggèrent, le “plus” que nous pouvons faire; c’est au contraire le minimum que nous pouvons faire si nous prenons les intérêts des animaux au sérieux. Si nous considérons les animaux non-humains comme des personnes morales, alors on ne peut pas justifier de les manger, les porter ou de les utiliser.

Je suis fatigué de tous ces mots, tels que “végé”, “go veg”, “flexitarien”, etc. Ceux qui utilisent ces mots suggèrent que le végétarisme est une position morale cohérente, ce qui n’est pas le cas car il n’y a pas de distinction moralement significative entre la chair et les autres produits d’origine animale, ou alors ils essaient d’éviter d’utiliser le terme “vegan”, de crainte d’être appelés des “absolutistes” ou “puristes” par des personnes qui critiquent le véganisme.
Une opposition vegan à l'antispécisme 52733179

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