Tout comme moi, vous vous êtes certainement posé la question : pourquoi les antispécistes s'opposent au véganisme en employant des mots tels que "puristes" et essaient de décourager tous ceux qui y croient en pensant qu'eux seuls détiennent la vérité? Seraient-ils vaniteux ou serait-ce pour justifier leur consommation de certains produits animaux comme le miel par exemple où la viande quand ils se font inviter pour ne pas froisser leur hôte ?
J'ai trouvé ceci qui me parait faire une bonne critique mais je ne sais pas qui l'a écrit :
"L'antiespécisme est un concept flou par rapport au concept clair de véganisme. Je ne me défini donc pas comme « antiespéciste » mais comme activiste du véganisme ou des droits animaux : c'est à dire végétalien opposé à tout élevage, à toute vivisection, etc, bref abolitionniste de l'exploitation animale. Personne ne se définit comme « antiespéciste » dans le monde anglosaxon où le mouvement végan et des droits des animaux est très développé. Il y un million d'activistes des droits animaux dans le monde pour seulement environ 20 antiespécistes francophones, 2 antiespécistes hispanophones et 2 antiespécistes germanophones. Un million qui rejette l'étiquette « antiespéciste » et 24 qui l'adoptent ! Voyons de plus près cette pénible exception française.
1-L'antiespécisme permet l'exploitation animale nonhumaine, donc est un concept nuisible à la défense animale.
Un tueur en série d'humains est-il espéciste s'ils tuent aussi des chats errants par exemple ? Il ne fait pourtant pas de discrimination dans ses victimes potentielles.
L'antiespécisme d'après sa définition c'est être contre la discrimination sur l'espèce. Mais si dans une société on expérimente sur les patients, on pratique le salariat et la peine de mort, on emprisonne des humain-e-s, on fait faire des numéros de cirques à des enfants, on pratique le viol plus ou moins officiellement voire le cannibalisme, cela justiferait-il l'exploitation des nonhumain-e-s ? Puisqu'alors la traction animale nonhumaine, tuer un félin, mettre dans les cirques des éléphants, manger de la viande ne seraient pas des discriminations puisqu'on le ferait plus ou moins ouvertement et librement avec des humain-e-s. Donc à moins d'être associé à des idées de libération des humain-e-s de leur propre méchanceté et cruauté envers d'autres humain-e-s, ou d'être associé aux droits des animaux humain-e-s, l'antispécisme, effort activiste sectoriel, permet donc l'exploitation animale nonhumaine. Dans la pratique les documents antiespécistes ne parlent ni du patriarcat ni du capitalisme ni des droits humains. De plus le travailleur exploité en salariat ne voit pas l'intérêt de libérer l'animal nonhumain exploité puisqu'il trouve normale sa propre exploitation et spoliation des ressources de la Terre. La femme qui a intériorisé la domination patriarcale ne peut croire en une libération animale.
L'« antiespécisme » confine donc des efforts activistes sectoriels à vouloir soulager quelque misère animale nonhumaine
-soit dans une humanité de plus en plus capitaliste-patriarcale et violente, donc à des efforts sans fin, et décourageants, et considérés utopistes et épuisants.
-soit à des milieux d'ultragauche ou anarchistes qui croient que l'humanité peut (re-)devenir bonne ou responsable, et se coupe ainsi du soutien du reste de la population qui n'aime pas l'ultragauche et l'anarchisme. Alors que quand je fais une campagne contre un magasin de foie de gras ou un magasin de fourrure par exemple j'aimerai qu'un grand nombre de gens vienne protester contre le magasin. Cela n'est pas utopiste ou épuisant d'abolir la fourrure d'une façon droits des animaux.
2-L'antiespécisme restera une coquille vide, puisque c'est un concept qui restera toujours flou et frustrant.
Il n'y a qu'un véganisme, mais comme pour l'antisexisme, il y a autant d'antiespécismes que d'antiespécistes, donc on peut imaginer beaucoup de discussions inutiles entre eux, et donc le risque de suivre un meneur idéologique ou quelqu'un qui a plus de moyens de communication et de temps pour étudier ces questions. Certains antiespécistes ne sont même pas opposés à toute vivisection ni à l'usage de laitages.
Cette hétérogénéité fait qu'il n'y a jamais eu et qu'il n'y aura jamais de manifestation antiespéciste. Il y a des manifestations des droits des animaux mais pas antiespécistes.
3-Il n'y a de toute façon pas vraiment d'idéologie espéciste (donc pas d'antiespécisme) mais plus un conditionnement espéciste et des logiques économiques ou politiques et une idéologie de l'indifférence.
Une version de l'antiespécisme croit qu'il y aurait une idéologie espéciste qui soutiendrait tous les actes commis contre les animaux nonhumains : élevage pour la viande, pêche, vivisection, chasse. Pour moi, cette idéologie, pas toujours consciente, chez son actrice/acteur n'est pas l'espécisme mais c'est le patriarcat-capitalisme-omnivorisme et sa violence. Sa violence se dirige aussi contre les humain-e-s surtout en période de guerre, de troubles, d'absence de forces répressives. Il y a une phobie contre des animaux nonhumains, mais aussi du respect parfois de la part des abuseurs d'animaux. Ca dépend aussi de l'individu animal, certains seront graciés, épargnés, par l'abuseur, certains seront ses compagnons ou compagnes domestiques. Pour moi un-e omnivore, un-e violent-e, ne fait pas forcémment de discrimination, n'a pas forcément d'idéologie espéciste, c'est un-e omnivore point. Il pourra blesser, tuer, exploiter un nonhumain ou un humain, si l'occasion se présente et parfois sans trop réfléchir, si les conséquences sont positives pour lui ou elle.
L'omnivore n'a pas « la volonté de ne pas prendre en compte ou de moins prendre en compte les intérêts des animaux nonhumains pour son bénéfice », il ne les prends pas en compte.
L'omnivore n'a pas besoin de « prétexter des différences réelles ou imaginaires mais toujours dépourvues de lien logique avec ce qu'elles sont censées justifier », il n'en a rien à faire.
Il y a d'ailleurs peu d'antiespécistes qui utilisent le mot « espéciste » pour dénoncer ou confronter les agissements d'abuseurs d'animaux nonhumains. De même que « raciste » ou « sexiste » ne sont pas utilisés comme insultes.
4-L'antiespécisme est indécent par rapport aux victimes.
Une manifestation devant un magasin de fourrure est-ce que c'est une manifestation contre l'espécisme, contre la discrimination subies par les victimes de l'industrie de la fourrue ? Pour moi ce serait insulter ces victimes que de dire qu'elles sont victimes d'une discrimination de la part des fourreurs.
De même que en 1943, et ayant été allemand, je n'aurai pas été devant Tréblinka avec un panneau disant « Assez du racisme envers les russes », « Arrêtez de tuer les détenu-e-s russes, vous faites une discrimination là, c'est pas bien », sous entendu c'est correct de tuer des humain-e-s mais pas quand il y a cette discrimination de faite. Qu'est-ce que la discrimination dans un monde basé sur la violence ?
Nous sommes tou-te-s dans l'énorme prison mondialisée du capitalisme-patriarcat-omnivorisme, nous sommes tous pris dans la spirale de la violence.
Dans une relation violente qui tournerait mal entre un chien et une femme qui viveraient ensemble, qui pourrait qualifier l'un ou l'autre d'espéciste ? Qui serait assez bien placé pour se permettre de juger leur relation et de déterminer le niveau de discrimination espéciste commis de la part de l'un ou de l'autre ? Personne.
5-Le mot antiespécisme rappelle trop la discrimination courante et fait oublier la discrimination dramatique comme les abattoirs.
On a l'impression que l'antiespécisme se limite à de la lutte antidiscrimination courante (on pense alors aux discriminations en terme d'accès au logement, nourriture, territoire, soin, travail, éducation) hors d'un contexte de grande extermination irréversible tragique.
6-Le mot antiespécisme rappelle trop la discrimination et fait passer au second plan l'acte immoral.
Tu manges de la chair porcine ou humaine non-consentante mise à mort pour ta cuisine, tu fais aussi plus qu'une discrimination tu fais une boucherie, un massacre, tu prives un être de sa vie. Que ça soit un porcin captif sans défense ajoute un caractère aggravant et discriminatoire pour nous, que ça soit un humain non-consentant ajoute aussi un caractère aggravant. La discrimination serait simplement une circonstance aggravante comme pour les meurtres homophobes ? Le caractère homophobe est un caractère aggravant du meurtre qui alourdit juste un peu la punition infligée.
Donc ce qui est choquant est surtout de tuer pour des raisons futiles un animal innocent, humain ou porcin. Le caractère espéciste anti-porcin de la tuerie serait donc secondaire par rapport à l'acte de tuer un animal pour des raisons futiles. Pourquoi pas alors parler de meurtre aggravé et non de simple discrimination sur l'espèce ?
De même pour la vivisection, ce qui choquant est de vivisecter, un être sentient, humain ou nonhumain, qu'à à voir l'antiespécisme ou l'opposition à une discrimination là dedans, dans la méchanceté ou l'immoralité du vivisecteur ? Le vivisecteur japonais n'était pas espéciste en vivisectant un prisonnier de guerre états-unien puisqu'il était de son espèce. Mais il se peut que ce soit son nonhumainphobie, son espécisme qu'il l'ai rendu vivisecteur ? Ou la violence de la société ?
De même pourchasser avec une arme à feu et des chiens un être sentient innocent en fuite, humain ou nonhumain est immoral, discrimination ou pas.
Le véganisme, la non-nuisance, exclue tous ces actes.
7-Même si l'on devait la porter, l'antiespécisme est une étiquette lourde à porter en francophonie car déjà largement prise par une petite mouvance antiespéciste-réformiste qui lui donne une image négative et modérée en ce qui concerne l'exploitation animale et qui a été reprise par la police française.
En effet, malheureusement pour tou-te-s les antiespécistes, une partie du public francophone pense que l'antiespécisme c'est la zoophilie (sexuelle) depuis que Peter Singer (antiespéciste-réformiste de l'exploitation animale, auteur du livre « la libération animale » et qui a figuré sur une liste des Verts en Australie) en a fait la défense, ou bien la mise à mort des enfants sévèrement diminués dans leurs capacités dès leur plus jeune age. Les activistes handicapé-e-s des droits des animaux ne supportent pas Peter Singer. Peter Singer est inconnu de la plupart des activistes des animaux du Royaume-Uni.
Mais grosse déception, trahison et malaise pour les végans ayant continué à collaborer avec cette mouvance antiespéciste-réformiste : Peter Singer a soutenu publiquement la vivisection de 100 singes du vivisecteur Tipu Aziz en novembre 2006 à la télé britannique. Voir le débat en anglais de Peter Singer avec ce vivisecteur vers la fin du documentaire sur www.youtube.com « Monkeys Rats and Me Part 2» et l'article d'Arkangel sur cette histoire, revue britannique de libération animale, qui est en ligne en français sur le site d'international-campaigns.org.
Donc l'antiespécisme version Singer serait juste une volonté d'aller dans le sens d'une disparition partielle de l'exploitation animale ? Il ne l'a jamais exclu dans ses livres. Il est intéressant de noter aussi que Peter Singer et ses partisan-e-s tout en se proclamant pour une certaine « libération animale » ont critiqué et attaqué le véganisme par exemple comme étant extrémiste ou un désir exagéré de pureté. On ne peut faire d'attaque plus efficace contre le véganisme. Remarquons aussi que Peter Singer méprise ou ignore l'anarchisme dans ses livres.
Alors nous, les végans, sommes-nous trop extrémistes en choisissant uniquement le rayon fruits et légumes ou sont-elles et ils trop modéré-e-s ? Qui sauvera le plus d'animaux ? Sommes-nous même complémentaires ou antagonistes ?
La question pratique que pose le végan Gary Francione est peut-on collaborer dans nos luttes, sans nuire à la portée de notre message, avec des réformistes, des modéré-e-s : avec des partisan-e-s du bien-être animal ? Gary répond non.
Gary est cohérent dans ce non : si on dit d'accord pour un peu de laitage, et puis aussi un peu de viande bio, etc il n'y a plus de limite aux concessions faites à l'objectif. C'est comme avec la libération des humain-e-s, si on dit d'accord pour une exploitation humaine moins spectaculairement cruelle, du genre le salariat, on torpille l'objectif d'une libération totale des humains de la misère.
Pour préserver mon message végan et abolitioniste de la vivisection, j'ai donc choisi depuis des années de ne plus faire des choses en commun avec les Vert-e-s ni avec tou-te-s celles et ceux qui diffusent encore les écrits antiespécistes-réformistes de Peter Singer comme par exemple l'association Peta. Je ne collabore plus également avec ceux et celles qui utilisent des arguments basés sur la vivisection comme les Amis de la Terre ou les Cahiers Antispécistes.
Et comme le concept d'antiespécisme est multiple et atténué dans ce pays, qu'il peut engendrer toutes les dérives, et pour les autres raisons exposées dans ce texte, j'ai choisi de m'abstenir d'utiliser ce concept et même d'utiliser aussi le plus rarement possible le mot « espécisme ». Evidemment dans ce texte que vous lisez je suis obligé de l'utiliser mais c'est mon dernier texte sur ce sujet. Le mot « antiespécisme » n'aura jamais un sens radicalement abolitionniste de l'exploitation animale. Pourtant je reste persuadé qu'on ne peut pas se dire antiespéciste si l'on approuve certaines vivisections de nonhumain-e-s même en s'opposant aux autres 99% des vivisections. Ce qui diminue encore le total de 24 antiespécistes à peut-être 20 ou moins vrais antiespécistes. Par contre les services de l'Etat français, la DNAT, les Renseignements Généraux (DCRI) qui sont chargés de créer, de faire vivre et de contrôler une contre-culture version approuvée par l'Etat, et Luc Ferry (UMP) et Paul Ariès (chrétien pour la décroissance) utilisent volontiers le mot « antiespéciste » alors qu'il désignerait seulement moins de 1% des activistes de la défense animale dans leur pays. L'Etat français, lui, a donc bien perçu la faiblesse de ce concept et son utilité pour contrer et mal désigner le mouvement des droits des animaux.
8-L'antiespécisme est ambitieux et très confrontationnel, est-il réservé à une élite martyr ? Il n'y a aucun vrai antiespéciste.
Etre anti c'est faire des actions contre, c'est adopter une politique contre. Etre contre c'est choisir en commun des moyens d'agir contre.
Par exemple prendre d'assaut un abattoir comme des antiesclavagistes l'ont fait avec un dépôt d'armement avec des esclaves, chose qu'aucun-e antiespéciste n'a fait jusqu'à présent.
Il est très ambitieux et courageux de vraiment s'opposer tout le temps à la discrimination sur l'espèce et donc au massacre des nonhumain-e-s. C'est se faire emprisonner, agresser et exclure de plein de groupes, du monde du travail etc. Qui donc est complètement et réellement antiespéciste alors ? Personne. Nous sommes tou-te-s dans des concensus avec les abuseurs d'animaux, les mangeurs de viande, qui peuvent être nos parents, nos collègues de travail, nos artisans, etc.
Alors qu'on peut être un-e activiste des droits animaux ou un végan qui se tait parfois devant de l'exploitation nonhumaine par raison tactique, pour se préserver et faire des efforts plus efficacement plus tard pour défendre d'autres droits animaux, qui nous tiennent plus à coeur par exemple.
9-L'espécisme est un concept compréhensible, mais l'antiespécisme est plus flou et compliqué par rapport au véganisme et à l'activisme droits des animaux. Est-il réservé à un élite intellectuelle ?
Qu'est ce qu'un comportement non espéciste dans cette société pleine d'injustice ? Où dessine-t-on la limite ? Quelles compromissions ou tolérances ? Peut-on se dire antiespéciste et être parfois espéciste ? Qui est vraiment antiespéciste ? Faut-il empêcher quelqu'un qui sort de la viande ou en commande, qui porte des chaussures en peau ou un manteau de fourrure ? Quelles actions peuvent être qualifiées d'antiespécistes ? Personne n'a de réponse.
Et même si il y avait des lois contre l'espécisme elles ne seraient pas respectées comme celles contre le racisme ou le sexisme. La révolution végan viendra d'abord du peuple pas des député-e-s, les député-e-s suivront comme d'habitude. Un côté positif du mot « antiespécisme » pourrait être que ça pousse à en faire de longues études, mais au lieu d'être dans la rue ou devant des établissements d'exploitation animale à se bouger pour des choses simples comme le véganisme, l'abolition de la vivisection, du foie gras, de la fourrure etc. Au Royaume-Uni il n'est nul besoin de dépenser pour acheter des livres ou de lire quoi que ce soit pour être végan ou défendre les droits des animaux. Avec le mot « antiespécisme » on a l'impression qu'on ne maitrisera jamais le sujet et que l'on ne peut donc pas se dire antiespéciste et ouvrir sa gueule. Contrairement au mouvement des droits des animaux qui inclue un million d'activistes de toutes les classes sociales et de toutes les origines ethniques, l'antiespécisme n'a jamais réussi à devenir populaire, il est resté un sujet de discussion inépuisable d'une poignée d'universitaires.
10-L'antiespécisme est une définition négative.
Les droits des animaux, la personnalité des animaux nonhumain-e-s sont des expressions positives.
11-L'antiespécisme exclue les misanthropes (et ce pourrait être le seul côté positif de ce concept).
L'antiespécisme s'oppose à la discrimination envers les humain-e-s (une espèce animale comme une autre) et donc ne s'applique pas aux misanthropes et à celles et ceux qui souhaitent une disparition plus rapide de l'humanité.
12-L'antiespécisme inclue le problème des espèces végétales.
Avec les droits des animaux au moins on se limite aux animaux.
Etre contre la discrimination sur l'espèce n'ouvre-t-il pas la porte aux droits des plantes et au fruitarisme ? Or c'est un sujet vite réglé pour les antiespécistes. Et si ils et elles veulent ne parler que de condition des nonhumain-e-s il leur faudrait donc utiliser un autre mot de classification limité au règne animal : l'animal-nonhumainisme (discrimination sur le caractère nonhumain d'un animal) ou l'animalnonhumainphobie ou la nonhumainphobie ?
Au sujet de l'espècisme envers les plantes. Voir des plants de carottes et d'oignons domestiqués, déterrés et agonisants, des céléris et des salades coupés sur les étals participe peut-être à encourager l'agression contre la nature, à banaliser les étals de chair de nonhumain-e-s car ça banalise l'asservissement, la mise à mort et la réification du vivant, même s'il n'est pas sentient et n'a pas eu de douleur. Le plant nait, grandit, respire, se nourrit, bouge lentement, se reproduit, communique peut-être, et meurt. Il a peut-être quelques droits aussi, par exemple celui de ne pas être pollué ou d'avoir pour partenaires sexuels des plants OGM ? Mais peut-être pas le droit de ne pas être mis à mort, à moins d'être le dernier individu de son espèce ? Pourquoi personne n'aime casser des branches d'un bel arbre pour rien ?
13-L'antiespécisme met l'accent sur la différence d'espèce et nous divise donc entre animaux.
Alors que nous sommes tous des animaux.
14-Faut-il nécessairement refuser la hiérarchisation des espèces pour gagner les droits animaux ?
Cela peut rebuter des gens de venir faire des efforts pour les droits d'animaux dont ils ne se sentent pas forcément les égaux, si on le fait dans le cadre de l'antiespécisme.
15-Faut-il nécessairement parler d'égalité entre les animaux pour gagner les droits animaux ?
Le côté négatif du mot « égalité » c'est l'uniformisation. Ce mot peut rebuter des gens.
De plus il n'y aura jamais d'égalité entre un tigre mangeur d'homme qui défend les forêts en Inde et les indiens qui s'y font manger. Ni entre un requin et son surfeur croqué.
En conclusion : le véganisme mène une reflexion sans aucune contradiction ni charlatanisme, car fondé sur la remise en question totale de l'exploitation du vivant dans sa globalité, chose que l'antiespécisme refuse d'aborder, et dont la logique réformiste menera forcément un jour ou l'autre à la création de nouvelles formes de discriminations et de classification du vivant, tout comme le fit d'ailleurs le fascisme qui en créant de nouvelles catégories de "sur êtres" et de "sous êtres" perpetua et justifia ainsi le travail forcé,
la vivisection et le massacre de millions d'individus humains et non humains mais selon de nouveaux critères non plus seulement anthropocentristes mais physiques, raciaux, comportementaux et socio-culturels. Les nazis classifièrent aussi certains animaux non humains en race supérieure et inférieure.
Ainsi l'antiespécisme ne résiste pas à sa propre contradiction qui tout en souhaitant l'abolition des discriminations entre les espèces sans vouloir remettre en question les structures d'exploitation du vivant,
nous ménera tout droit à une égalité des èspèces dans l'esclavage et la souffrance, avec pour les plus malchanceux de nouveaux critères d'infériorité et pour les plus chanceux de nouveaux critères de supériorité, car par définition tout système d'exploitation ne peut se passer d'exploités et d'exploiteurs, tout comme le maintien de la richesse des uns ne peut se passer du maintien des autres dans la misère, donc finalement l'antiespécisme nous fait tourner en rond sans réel changement concernant les droits du vivant dans sa globalité.
L'antiespécisme rejoint ainsi les fameux humanistes et leurs droits de l'homme, qui en leurs temps souhaitaient l'abolition de l'esclavage des populations colonisées pour mieux pouvoir mettre en place l'égalité de tous dans une nouvelle forme d'esclavage que l'ont nomme aujourd'hui le salariat ! On pourrait donc dire aujourd'hui que les antiespécistes sont pour l'égalité des animaux humains et non humains ayant le statut de marchandise, antiespécisme ou nouvelle forme d'humanisme dont le but serait d'adapter les consciences à une nouvelle forme d'esclavage ou seuls les individus génétiquements modifiés et marqués et tracés par des implants sous-cutanés seront considérés comme égaux, mais ou les autres plus sauvages auront à subir les pires sévices de par leurs refus d'être des marchandises égales..."
Remarque personnelle: les 2 associations espagnoles que je connais ne sont pas antispécistes car elles trouvent ce mot non productif et négatif. Elles préfèrent dire qu'elles mènent une lutte contre le spécisme en faisant la promotion du véganisme comme seul moyen d'y arriver. Leur message est clair "Fais-toi Vegan".
J'ai trouvé ceci qui me parait faire une bonne critique mais je ne sais pas qui l'a écrit :
"L'antiespécisme est un concept flou par rapport au concept clair de véganisme. Je ne me défini donc pas comme « antiespéciste » mais comme activiste du véganisme ou des droits animaux : c'est à dire végétalien opposé à tout élevage, à toute vivisection, etc, bref abolitionniste de l'exploitation animale. Personne ne se définit comme « antiespéciste » dans le monde anglosaxon où le mouvement végan et des droits des animaux est très développé. Il y un million d'activistes des droits animaux dans le monde pour seulement environ 20 antiespécistes francophones, 2 antiespécistes hispanophones et 2 antiespécistes germanophones. Un million qui rejette l'étiquette « antiespéciste » et 24 qui l'adoptent ! Voyons de plus près cette pénible exception française.
1-L'antiespécisme permet l'exploitation animale nonhumaine, donc est un concept nuisible à la défense animale.
Un tueur en série d'humains est-il espéciste s'ils tuent aussi des chats errants par exemple ? Il ne fait pourtant pas de discrimination dans ses victimes potentielles.
L'antiespécisme d'après sa définition c'est être contre la discrimination sur l'espèce. Mais si dans une société on expérimente sur les patients, on pratique le salariat et la peine de mort, on emprisonne des humain-e-s, on fait faire des numéros de cirques à des enfants, on pratique le viol plus ou moins officiellement voire le cannibalisme, cela justiferait-il l'exploitation des nonhumain-e-s ? Puisqu'alors la traction animale nonhumaine, tuer un félin, mettre dans les cirques des éléphants, manger de la viande ne seraient pas des discriminations puisqu'on le ferait plus ou moins ouvertement et librement avec des humain-e-s. Donc à moins d'être associé à des idées de libération des humain-e-s de leur propre méchanceté et cruauté envers d'autres humain-e-s, ou d'être associé aux droits des animaux humain-e-s, l'antispécisme, effort activiste sectoriel, permet donc l'exploitation animale nonhumaine. Dans la pratique les documents antiespécistes ne parlent ni du patriarcat ni du capitalisme ni des droits humains. De plus le travailleur exploité en salariat ne voit pas l'intérêt de libérer l'animal nonhumain exploité puisqu'il trouve normale sa propre exploitation et spoliation des ressources de la Terre. La femme qui a intériorisé la domination patriarcale ne peut croire en une libération animale.
L'« antiespécisme » confine donc des efforts activistes sectoriels à vouloir soulager quelque misère animale nonhumaine
-soit dans une humanité de plus en plus capitaliste-patriarcale et violente, donc à des efforts sans fin, et décourageants, et considérés utopistes et épuisants.
-soit à des milieux d'ultragauche ou anarchistes qui croient que l'humanité peut (re-)devenir bonne ou responsable, et se coupe ainsi du soutien du reste de la population qui n'aime pas l'ultragauche et l'anarchisme. Alors que quand je fais une campagne contre un magasin de foie de gras ou un magasin de fourrure par exemple j'aimerai qu'un grand nombre de gens vienne protester contre le magasin. Cela n'est pas utopiste ou épuisant d'abolir la fourrure d'une façon droits des animaux.
2-L'antiespécisme restera une coquille vide, puisque c'est un concept qui restera toujours flou et frustrant.
Il n'y a qu'un véganisme, mais comme pour l'antisexisme, il y a autant d'antiespécismes que d'antiespécistes, donc on peut imaginer beaucoup de discussions inutiles entre eux, et donc le risque de suivre un meneur idéologique ou quelqu'un qui a plus de moyens de communication et de temps pour étudier ces questions. Certains antiespécistes ne sont même pas opposés à toute vivisection ni à l'usage de laitages.
Cette hétérogénéité fait qu'il n'y a jamais eu et qu'il n'y aura jamais de manifestation antiespéciste. Il y a des manifestations des droits des animaux mais pas antiespécistes.
3-Il n'y a de toute façon pas vraiment d'idéologie espéciste (donc pas d'antiespécisme) mais plus un conditionnement espéciste et des logiques économiques ou politiques et une idéologie de l'indifférence.
Une version de l'antiespécisme croit qu'il y aurait une idéologie espéciste qui soutiendrait tous les actes commis contre les animaux nonhumains : élevage pour la viande, pêche, vivisection, chasse. Pour moi, cette idéologie, pas toujours consciente, chez son actrice/acteur n'est pas l'espécisme mais c'est le patriarcat-capitalisme-omnivorisme et sa violence. Sa violence se dirige aussi contre les humain-e-s surtout en période de guerre, de troubles, d'absence de forces répressives. Il y a une phobie contre des animaux nonhumains, mais aussi du respect parfois de la part des abuseurs d'animaux. Ca dépend aussi de l'individu animal, certains seront graciés, épargnés, par l'abuseur, certains seront ses compagnons ou compagnes domestiques. Pour moi un-e omnivore, un-e violent-e, ne fait pas forcémment de discrimination, n'a pas forcément d'idéologie espéciste, c'est un-e omnivore point. Il pourra blesser, tuer, exploiter un nonhumain ou un humain, si l'occasion se présente et parfois sans trop réfléchir, si les conséquences sont positives pour lui ou elle.
L'omnivore n'a pas « la volonté de ne pas prendre en compte ou de moins prendre en compte les intérêts des animaux nonhumains pour son bénéfice », il ne les prends pas en compte.
L'omnivore n'a pas besoin de « prétexter des différences réelles ou imaginaires mais toujours dépourvues de lien logique avec ce qu'elles sont censées justifier », il n'en a rien à faire.
Il y a d'ailleurs peu d'antiespécistes qui utilisent le mot « espéciste » pour dénoncer ou confronter les agissements d'abuseurs d'animaux nonhumains. De même que « raciste » ou « sexiste » ne sont pas utilisés comme insultes.
4-L'antiespécisme est indécent par rapport aux victimes.
Une manifestation devant un magasin de fourrure est-ce que c'est une manifestation contre l'espécisme, contre la discrimination subies par les victimes de l'industrie de la fourrue ? Pour moi ce serait insulter ces victimes que de dire qu'elles sont victimes d'une discrimination de la part des fourreurs.
De même que en 1943, et ayant été allemand, je n'aurai pas été devant Tréblinka avec un panneau disant « Assez du racisme envers les russes », « Arrêtez de tuer les détenu-e-s russes, vous faites une discrimination là, c'est pas bien », sous entendu c'est correct de tuer des humain-e-s mais pas quand il y a cette discrimination de faite. Qu'est-ce que la discrimination dans un monde basé sur la violence ?
Nous sommes tou-te-s dans l'énorme prison mondialisée du capitalisme-patriarcat-omnivorisme, nous sommes tous pris dans la spirale de la violence.
Dans une relation violente qui tournerait mal entre un chien et une femme qui viveraient ensemble, qui pourrait qualifier l'un ou l'autre d'espéciste ? Qui serait assez bien placé pour se permettre de juger leur relation et de déterminer le niveau de discrimination espéciste commis de la part de l'un ou de l'autre ? Personne.
5-Le mot antiespécisme rappelle trop la discrimination courante et fait oublier la discrimination dramatique comme les abattoirs.
On a l'impression que l'antiespécisme se limite à de la lutte antidiscrimination courante (on pense alors aux discriminations en terme d'accès au logement, nourriture, territoire, soin, travail, éducation) hors d'un contexte de grande extermination irréversible tragique.
6-Le mot antiespécisme rappelle trop la discrimination et fait passer au second plan l'acte immoral.
Tu manges de la chair porcine ou humaine non-consentante mise à mort pour ta cuisine, tu fais aussi plus qu'une discrimination tu fais une boucherie, un massacre, tu prives un être de sa vie. Que ça soit un porcin captif sans défense ajoute un caractère aggravant et discriminatoire pour nous, que ça soit un humain non-consentant ajoute aussi un caractère aggravant. La discrimination serait simplement une circonstance aggravante comme pour les meurtres homophobes ? Le caractère homophobe est un caractère aggravant du meurtre qui alourdit juste un peu la punition infligée.
Donc ce qui est choquant est surtout de tuer pour des raisons futiles un animal innocent, humain ou porcin. Le caractère espéciste anti-porcin de la tuerie serait donc secondaire par rapport à l'acte de tuer un animal pour des raisons futiles. Pourquoi pas alors parler de meurtre aggravé et non de simple discrimination sur l'espèce ?
De même pour la vivisection, ce qui choquant est de vivisecter, un être sentient, humain ou nonhumain, qu'à à voir l'antiespécisme ou l'opposition à une discrimination là dedans, dans la méchanceté ou l'immoralité du vivisecteur ? Le vivisecteur japonais n'était pas espéciste en vivisectant un prisonnier de guerre états-unien puisqu'il était de son espèce. Mais il se peut que ce soit son nonhumainphobie, son espécisme qu'il l'ai rendu vivisecteur ? Ou la violence de la société ?
De même pourchasser avec une arme à feu et des chiens un être sentient innocent en fuite, humain ou nonhumain est immoral, discrimination ou pas.
Le véganisme, la non-nuisance, exclue tous ces actes.
7-Même si l'on devait la porter, l'antiespécisme est une étiquette lourde à porter en francophonie car déjà largement prise par une petite mouvance antiespéciste-réformiste qui lui donne une image négative et modérée en ce qui concerne l'exploitation animale et qui a été reprise par la police française.
En effet, malheureusement pour tou-te-s les antiespécistes, une partie du public francophone pense que l'antiespécisme c'est la zoophilie (sexuelle) depuis que Peter Singer (antiespéciste-réformiste de l'exploitation animale, auteur du livre « la libération animale » et qui a figuré sur une liste des Verts en Australie) en a fait la défense, ou bien la mise à mort des enfants sévèrement diminués dans leurs capacités dès leur plus jeune age. Les activistes handicapé-e-s des droits des animaux ne supportent pas Peter Singer. Peter Singer est inconnu de la plupart des activistes des animaux du Royaume-Uni.
Mais grosse déception, trahison et malaise pour les végans ayant continué à collaborer avec cette mouvance antiespéciste-réformiste : Peter Singer a soutenu publiquement la vivisection de 100 singes du vivisecteur Tipu Aziz en novembre 2006 à la télé britannique. Voir le débat en anglais de Peter Singer avec ce vivisecteur vers la fin du documentaire sur www.youtube.com « Monkeys Rats and Me Part 2» et l'article d'Arkangel sur cette histoire, revue britannique de libération animale, qui est en ligne en français sur le site d'international-campaigns.org.
Donc l'antiespécisme version Singer serait juste une volonté d'aller dans le sens d'une disparition partielle de l'exploitation animale ? Il ne l'a jamais exclu dans ses livres. Il est intéressant de noter aussi que Peter Singer et ses partisan-e-s tout en se proclamant pour une certaine « libération animale » ont critiqué et attaqué le véganisme par exemple comme étant extrémiste ou un désir exagéré de pureté. On ne peut faire d'attaque plus efficace contre le véganisme. Remarquons aussi que Peter Singer méprise ou ignore l'anarchisme dans ses livres.
Alors nous, les végans, sommes-nous trop extrémistes en choisissant uniquement le rayon fruits et légumes ou sont-elles et ils trop modéré-e-s ? Qui sauvera le plus d'animaux ? Sommes-nous même complémentaires ou antagonistes ?
La question pratique que pose le végan Gary Francione est peut-on collaborer dans nos luttes, sans nuire à la portée de notre message, avec des réformistes, des modéré-e-s : avec des partisan-e-s du bien-être animal ? Gary répond non.
Gary est cohérent dans ce non : si on dit d'accord pour un peu de laitage, et puis aussi un peu de viande bio, etc il n'y a plus de limite aux concessions faites à l'objectif. C'est comme avec la libération des humain-e-s, si on dit d'accord pour une exploitation humaine moins spectaculairement cruelle, du genre le salariat, on torpille l'objectif d'une libération totale des humains de la misère.
Pour préserver mon message végan et abolitioniste de la vivisection, j'ai donc choisi depuis des années de ne plus faire des choses en commun avec les Vert-e-s ni avec tou-te-s celles et ceux qui diffusent encore les écrits antiespécistes-réformistes de Peter Singer comme par exemple l'association Peta. Je ne collabore plus également avec ceux et celles qui utilisent des arguments basés sur la vivisection comme les Amis de la Terre ou les Cahiers Antispécistes.
Et comme le concept d'antiespécisme est multiple et atténué dans ce pays, qu'il peut engendrer toutes les dérives, et pour les autres raisons exposées dans ce texte, j'ai choisi de m'abstenir d'utiliser ce concept et même d'utiliser aussi le plus rarement possible le mot « espécisme ». Evidemment dans ce texte que vous lisez je suis obligé de l'utiliser mais c'est mon dernier texte sur ce sujet. Le mot « antiespécisme » n'aura jamais un sens radicalement abolitionniste de l'exploitation animale. Pourtant je reste persuadé qu'on ne peut pas se dire antiespéciste si l'on approuve certaines vivisections de nonhumain-e-s même en s'opposant aux autres 99% des vivisections. Ce qui diminue encore le total de 24 antiespécistes à peut-être 20 ou moins vrais antiespécistes. Par contre les services de l'Etat français, la DNAT, les Renseignements Généraux (DCRI) qui sont chargés de créer, de faire vivre et de contrôler une contre-culture version approuvée par l'Etat, et Luc Ferry (UMP) et Paul Ariès (chrétien pour la décroissance) utilisent volontiers le mot « antiespéciste » alors qu'il désignerait seulement moins de 1% des activistes de la défense animale dans leur pays. L'Etat français, lui, a donc bien perçu la faiblesse de ce concept et son utilité pour contrer et mal désigner le mouvement des droits des animaux.
8-L'antiespécisme est ambitieux et très confrontationnel, est-il réservé à une élite martyr ? Il n'y a aucun vrai antiespéciste.
Etre anti c'est faire des actions contre, c'est adopter une politique contre. Etre contre c'est choisir en commun des moyens d'agir contre.
Par exemple prendre d'assaut un abattoir comme des antiesclavagistes l'ont fait avec un dépôt d'armement avec des esclaves, chose qu'aucun-e antiespéciste n'a fait jusqu'à présent.
Il est très ambitieux et courageux de vraiment s'opposer tout le temps à la discrimination sur l'espèce et donc au massacre des nonhumain-e-s. C'est se faire emprisonner, agresser et exclure de plein de groupes, du monde du travail etc. Qui donc est complètement et réellement antiespéciste alors ? Personne. Nous sommes tou-te-s dans des concensus avec les abuseurs d'animaux, les mangeurs de viande, qui peuvent être nos parents, nos collègues de travail, nos artisans, etc.
Alors qu'on peut être un-e activiste des droits animaux ou un végan qui se tait parfois devant de l'exploitation nonhumaine par raison tactique, pour se préserver et faire des efforts plus efficacement plus tard pour défendre d'autres droits animaux, qui nous tiennent plus à coeur par exemple.
9-L'espécisme est un concept compréhensible, mais l'antiespécisme est plus flou et compliqué par rapport au véganisme et à l'activisme droits des animaux. Est-il réservé à un élite intellectuelle ?
Qu'est ce qu'un comportement non espéciste dans cette société pleine d'injustice ? Où dessine-t-on la limite ? Quelles compromissions ou tolérances ? Peut-on se dire antiespéciste et être parfois espéciste ? Qui est vraiment antiespéciste ? Faut-il empêcher quelqu'un qui sort de la viande ou en commande, qui porte des chaussures en peau ou un manteau de fourrure ? Quelles actions peuvent être qualifiées d'antiespécistes ? Personne n'a de réponse.
Et même si il y avait des lois contre l'espécisme elles ne seraient pas respectées comme celles contre le racisme ou le sexisme. La révolution végan viendra d'abord du peuple pas des député-e-s, les député-e-s suivront comme d'habitude. Un côté positif du mot « antiespécisme » pourrait être que ça pousse à en faire de longues études, mais au lieu d'être dans la rue ou devant des établissements d'exploitation animale à se bouger pour des choses simples comme le véganisme, l'abolition de la vivisection, du foie gras, de la fourrure etc. Au Royaume-Uni il n'est nul besoin de dépenser pour acheter des livres ou de lire quoi que ce soit pour être végan ou défendre les droits des animaux. Avec le mot « antiespécisme » on a l'impression qu'on ne maitrisera jamais le sujet et que l'on ne peut donc pas se dire antiespéciste et ouvrir sa gueule. Contrairement au mouvement des droits des animaux qui inclue un million d'activistes de toutes les classes sociales et de toutes les origines ethniques, l'antiespécisme n'a jamais réussi à devenir populaire, il est resté un sujet de discussion inépuisable d'une poignée d'universitaires.
10-L'antiespécisme est une définition négative.
Les droits des animaux, la personnalité des animaux nonhumain-e-s sont des expressions positives.
11-L'antiespécisme exclue les misanthropes (et ce pourrait être le seul côté positif de ce concept).
L'antiespécisme s'oppose à la discrimination envers les humain-e-s (une espèce animale comme une autre) et donc ne s'applique pas aux misanthropes et à celles et ceux qui souhaitent une disparition plus rapide de l'humanité.
12-L'antiespécisme inclue le problème des espèces végétales.
Avec les droits des animaux au moins on se limite aux animaux.
Etre contre la discrimination sur l'espèce n'ouvre-t-il pas la porte aux droits des plantes et au fruitarisme ? Or c'est un sujet vite réglé pour les antiespécistes. Et si ils et elles veulent ne parler que de condition des nonhumain-e-s il leur faudrait donc utiliser un autre mot de classification limité au règne animal : l'animal-nonhumainisme (discrimination sur le caractère nonhumain d'un animal) ou l'animalnonhumainphobie ou la nonhumainphobie ?
Au sujet de l'espècisme envers les plantes. Voir des plants de carottes et d'oignons domestiqués, déterrés et agonisants, des céléris et des salades coupés sur les étals participe peut-être à encourager l'agression contre la nature, à banaliser les étals de chair de nonhumain-e-s car ça banalise l'asservissement, la mise à mort et la réification du vivant, même s'il n'est pas sentient et n'a pas eu de douleur. Le plant nait, grandit, respire, se nourrit, bouge lentement, se reproduit, communique peut-être, et meurt. Il a peut-être quelques droits aussi, par exemple celui de ne pas être pollué ou d'avoir pour partenaires sexuels des plants OGM ? Mais peut-être pas le droit de ne pas être mis à mort, à moins d'être le dernier individu de son espèce ? Pourquoi personne n'aime casser des branches d'un bel arbre pour rien ?
13-L'antiespécisme met l'accent sur la différence d'espèce et nous divise donc entre animaux.
Alors que nous sommes tous des animaux.
14-Faut-il nécessairement refuser la hiérarchisation des espèces pour gagner les droits animaux ?
Cela peut rebuter des gens de venir faire des efforts pour les droits d'animaux dont ils ne se sentent pas forcément les égaux, si on le fait dans le cadre de l'antiespécisme.
15-Faut-il nécessairement parler d'égalité entre les animaux pour gagner les droits animaux ?
Le côté négatif du mot « égalité » c'est l'uniformisation. Ce mot peut rebuter des gens.
De plus il n'y aura jamais d'égalité entre un tigre mangeur d'homme qui défend les forêts en Inde et les indiens qui s'y font manger. Ni entre un requin et son surfeur croqué.
En conclusion : le véganisme mène une reflexion sans aucune contradiction ni charlatanisme, car fondé sur la remise en question totale de l'exploitation du vivant dans sa globalité, chose que l'antiespécisme refuse d'aborder, et dont la logique réformiste menera forcément un jour ou l'autre à la création de nouvelles formes de discriminations et de classification du vivant, tout comme le fit d'ailleurs le fascisme qui en créant de nouvelles catégories de "sur êtres" et de "sous êtres" perpetua et justifia ainsi le travail forcé,
la vivisection et le massacre de millions d'individus humains et non humains mais selon de nouveaux critères non plus seulement anthropocentristes mais physiques, raciaux, comportementaux et socio-culturels. Les nazis classifièrent aussi certains animaux non humains en race supérieure et inférieure.
Ainsi l'antiespécisme ne résiste pas à sa propre contradiction qui tout en souhaitant l'abolition des discriminations entre les espèces sans vouloir remettre en question les structures d'exploitation du vivant,
nous ménera tout droit à une égalité des èspèces dans l'esclavage et la souffrance, avec pour les plus malchanceux de nouveaux critères d'infériorité et pour les plus chanceux de nouveaux critères de supériorité, car par définition tout système d'exploitation ne peut se passer d'exploités et d'exploiteurs, tout comme le maintien de la richesse des uns ne peut se passer du maintien des autres dans la misère, donc finalement l'antiespécisme nous fait tourner en rond sans réel changement concernant les droits du vivant dans sa globalité.
L'antiespécisme rejoint ainsi les fameux humanistes et leurs droits de l'homme, qui en leurs temps souhaitaient l'abolition de l'esclavage des populations colonisées pour mieux pouvoir mettre en place l'égalité de tous dans une nouvelle forme d'esclavage que l'ont nomme aujourd'hui le salariat ! On pourrait donc dire aujourd'hui que les antiespécistes sont pour l'égalité des animaux humains et non humains ayant le statut de marchandise, antiespécisme ou nouvelle forme d'humanisme dont le but serait d'adapter les consciences à une nouvelle forme d'esclavage ou seuls les individus génétiquements modifiés et marqués et tracés par des implants sous-cutanés seront considérés comme égaux, mais ou les autres plus sauvages auront à subir les pires sévices de par leurs refus d'être des marchandises égales..."
Remarque personnelle: les 2 associations espagnoles que je connais ne sont pas antispécistes car elles trouvent ce mot non productif et négatif. Elles préfèrent dire qu'elles mènent une lutte contre le spécisme en faisant la promotion du véganisme comme seul moyen d'y arriver. Leur message est clair "Fais-toi Vegan".